Parmi les abus soulignés dans le rapport figurent « les exécutions extrajudiciaires, les détentions arbitraires, la torture, la privation arbitraire de la nationalité et du droit de rester dans son propre pays ».
Des crimes contre l’humanité
Les experts ont souligné que « ces violations et abus ont été perpétrés de manière généralisée et systématique pour des raisons politiques, constituant des crimes contre l’humanité de meurtre, d’emprisonnement, de torture, y compris de violence sexuelle, de déportation forcée et de persécution à motivation politique », et ont indiqué que la population « vit dans la crainte des actions que le gouvernement lui-même peut prendre contre elle ».
Ils ont également souligné que les violations des droits de l’homme, qui se produisent depuis avril 2018, « ne sont pas un phénomène isolé, mais le produit d’un processus planifié de démantèlement de la séparation des pouvoirs et des garanties démocratiques et d’une forte concentration du pouvoir dans les figures du Président et du Vice-président de la République ».
Les experts ont ajouté que toute cette planification a conduit à la « destruction de l’espace civique et démocratique » et que « les hautes autorités du gouvernement ont réussi à instrumentaliser les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et électoral, à élaborer et à mettre en œuvre un cadre juridique visant à réprimer l’exercice des libertés fondamentales et à persécuter les opposants », dans le but « d’éliminer, par différents moyens, toute forme d’opposition dans le pays ».
Des exécutions extrajudiciaires « conjointes et coordonnées »
Le Groupe d’experts a également identifié un « recours généralisé et systématique à la détention arbitraire en raison de l’instrumentalisation du droit pénal et du système judiciaire pour persécuter, inculper et accuser des personnes de la population civile du Nicaragua, opposantes à son gouvernement ou perçues comme telles ».