Selon le rapport de l’ONUDC, la surface des terres utilisées pour la culture du pavot, à l’origine de l’opium et de l’héroïne, a progressé de 33% en un an, pour atteindre 40.100 hectares en 2022. La production totale est évaluée à 790 tonnes, soit une croissance de 88% par rapport à l’année précédente.
« Les bouleversements économiques, sécuritaires et politiques qui ont suivi le coup d’État ont convergé », a déclaré dans un communiqué, Jeremy Douglas, Représentant régional pour l’Asie du Sud-Est de l’ONUDC.
Après une augmentation modérée de la superficie cultivée (2 %) et du rendement (4%) au cours de la saison 2021, les résultats de 2022 confirment la « pleine expansion de l’économie de l’opium au Myanmar ». Ces chiffres marquent une rupture après six années de baisse jusqu’en 2020, selon l’ONUDC.
Les hausses les plus significatives enregistrées dans l’État de Shan
« Les agriculteurs du nord de l’État Shan ou des régions frontalières n’ont pas eu trop le choix sinon que de retourner à la culture du pavot », a signalé M. Douglas. Le rapport note en effet que les hausses les plus significatives ont été enregistrées dans l’État de Shan (est du pays), où la culture a augmenté de 39%.
Suivent les États de Chin (14%) et de Kayah (11%). Dans le même temps, la culture dans l’État de Kachin a connu une hausse modérée de 3%.
Par ailleurs, le rendement moyen estimé de l’opium a également augmenté de plus de 40 % pour atteindre 19,8 kg/ha – la valeur la plus élevée depuis que l’ONUDC a commencé à le mesurer en 2002 – ce qui indique des « pratiques agricoles de plus en plus sophistiquées et la disponibilité d’engrais »