« Le peuple syrien reste pris au piège d’une profonde crise humanitaire, politique, militaire, sécuritaire, économique et des droits de l’homme d’une grande complexité et d’une ampleur presque inimaginable », a déclaré Geir O. Pedersen devant les quinze membres du Conseil.
L’Envoyé spécial a ajouté que les Syriens restent profondément divisés sur leur avenir, faute d’une vision politique commune indispensable au progrès d’un véritable processus politique.
Plus encore, de nombreuses questions touchant le conflit ne sont plus depuis plusieurs années du seul ressort des Syriens, a rappelé Geir O. Pedersen. Le pays reste de facto divisé en plusieurs tronçons, où cinq armées étrangères, plusieurs groupes armés syriens et des terroristes inscrits sur la liste du Conseil de sécurité, sont tous actifs sur le terrain.
La plus grande crise de déplacement de populations au monde
Aux graves abus et violations du droit international humanitaire et des droits humains dans toute la Syrie s’ajoute une double crise humanitaire et économique aux proportions épiques due, selon l’Envoyé spécial, à plus d’une décennie de destruction, de corruption et de mauvaise gestion, aux sanctions, à l’effondrement financier libanais, à la pandémie de COVID-19 et à la guerre en Ukraine.
Notant qu’environ la moitié de sa population d’avant-guerre reste déplacée, Geir O. Pedersen a prévenu que la plus grande crise de déplacement au monde et l’une des plus importantes depuis la Seconde Guerre mondiale, est aussi un moteur d’instabilité dans toute la région, qui contribue aussi au trafic illicite de drogues.