La Haute-Commissaire par intérim, Nada Al-Nashif, a achevé son discours d’ouverture de la 51e session du Conseil des droits de l’homme en évoquant rapidement les conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine.
« Face à la flambée des prix de l’énergie, qui menace de toucher les plus vulnérables à l’approche de l’hiver, certains Etats membres de l’Union européenne (UE) se tournent vers des investissements dans les infrastructures et l’approvisionnement en combustibles fossiles », a déclaré Nada Al-Nashif.
« Si cette impulsion est compréhensible, je demande instamment à l’UE et à ses Etats membres de prendre en considération les conséquences à long terme d’un renforcement des infrastructures liées aux combustibles fossiles », a-t-elle poursuivi.
Pas de place pour un retour en arrière
En effet, avec le conflit ukrainien, plusieurs pays dans le monde ont été touchés par la hausse des cours mondiaux de l’énergie. Une situation qui a poussé certains pays à recourir à nouveau au charbon.
Mme Al-Nashif a au contraire appelé les Européens à accélérer le développement des projets d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. « Il n’y a pas de place pour le retour en arrière face à la crise climatique actuelle », a-t-elle fait valoir.
Plus largement, la Cheffe des droits de l’homme par intérim a encouragé tous les États à rechercher un résultat ambitieux lors de la prochaine conférence sur le climat, la COP27, notamment en ce qui concerne la prise en compte des pertes et dommages et le respect et l’augmentation des engagements en matière de financement climatique.
« L’urgence du moment nous pousse à agir » – Nada Al-Nashif
A ce sujet, elle s’est penchée sur le sort de toutes les personnes touchées par les inondations dévastatrices au Pakistan. Plus de 33 millions de personnes sont touchées, avec des dommages considérables – et potentiellement irréversibles – aux habitations, aux infrastructures et à l’agriculture.
« Combien d’autres tragédies de ce type faudra-t-il avant que l’urgence du moment nous pousse à agir », s’est-elle interrogée, relevant que les mois à venir seront un test critique pour la volonté politique.
Par ailleurs, les graves conséquences socio-économiques de la guerre persistent dans le monde. Il s’agit notamment « des graves pénuries de carburant et des menaces pour la sécurité alimentaire dans certains des pays les plus pauvres ». Elle a ainsi appelé au plein respect de l’accord historique conclu en juillet entre la Russie, l’Ukraine, les Nations Unies et la Turquie.
Selon la Haute-Commissaire par intérim, cet accord a permis la reprise des expéditions de céréales et d’autres denrées alimentaires à partir des ports ukrainiens. Elle exhorte donc la communauté internationale à veiller à ce que la nourriture parvienne aux personnes dans le besoin.