« Au lieu d’une désescalade, on a signalé ces derniers jours de nouveaux incidents très préoccupants qui, s’ils se poursuivaient, pourraient conduire à la catastrophe », a-t-il déploré, avant de demander que toutes les activités militaires dans le voisinage immédiat de la centrale cessent immédiatement.
Le chef de l’ONU a appelé « toutes les personnes concernées » à « garder la raison », faire preuve de « bon sens » et « ne pas entreprendre d’actions pouvant mettre en danger l’intégrité physique, la sûreté ou la sécurité de cette centrale nucléaire, la plus grande de ce type en Europe ».
Sur la base des informations les plus récentes, les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomitique (AIEA) estiment pour l’instant qu’il n’y a pas de menace immediate pour la sécurité de la centrale, a rapporté le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, aux membres du Conseil de sécurité réuni ce jeudi après-midi.
« Cependant, cela pourrait changer à tout moment », a-t-il prévenu.
« Un réacteur a du être éteint et déconnecté du réseau électrique »
M. Grossi a en effet décrit une « situation très alarmante ». A la suite d’un « pilonnage d’artillerie » sur la centrale survenu le 5 août ont retenti « plusieurs explosions à l’intérieur du site de la centrale », dont certaines, à proximité d’un système d’approvisionnement électrique extérieur, ont entraîné une rupture d’approvisionnement d’un transformateur électrique, ainsi que de deux transformateurs de secours.
« Un réacteur a du être éteint et déconnecté du réseau électrique », a ajouté le chef de l’AIEA, formant un lien direct entre les attaques et l’intégrité de la centrale. « Le système d’urgence de l’unité affectée a été enclenché » et « des générateurs diesels ont été mis en marche pour assurer son approvisionnement en électricité ». Le réacteur est cependant toujours à l’arrêt.
Un incendie s’est aussi déclaré dans l’unité produisant de l’oxygène et de l’azote pour la centrale suite aux tirs d’artillerie. Il a été rapidement éteint par les pompiers et des réparations sont à prévoir.
Un employé de la centrale a aussi été blessé par des tirs d’artillerie le 6 août.
Du fait des pilonnages, la centrale n’est plus désormais reliée au réseau électrique que par une ligne à haute tension et une ligne électrique de secours.
M. Grossi a enfin insisté sur les conditions de travail « extrêmement stressantes » du personnel ukrainien de la centrale.
Établir d’urgence un périmètre démilitarisé
« Je demande instamment le retrait de tout personnel et équipement militaires de la centrale, et que tout autre déploiement de forces ou d’équipement sur le site soit évité. La centrale ne doit pas être utilisée dans le cadre d’une quelconque opération militaire », a insisté M. Guterres, jugeant nécessaire de trouver « un accord urgent » pour établir un périmètre démilitarisé afin de sécuriser la zone.
Soutenant le « travail essentiel » de l’AIEA et ses efforts pour assurer la sécurité des opérations de la centrale, le Secrétaire général de l’ONU a aussi exhorté les parties à accorder à l’AIEA un « accès immédiat, sûr et sans entrave » au site.
Pour ce faire, l’AIEA est en contact avec les autorités russes qui contrôlent la zone autour de la centrale, a indiqué son Directeur général. « Le temps presse. Permettez d‘envoyer sur place une mission de l’AIEA dans les plus brefs délais, car sans présence physique, l’AIEA ne peut corroborer certains faits extrêmement importants », a appuyé M. Grossi.