M. Guterres a remarqué que les femmes et les filles étaient touchées de manière disproportionnée par la violence et les impacts socioéconomiques des conflits armés, et que face aux troubles politiques et aux prises de pouvoir par la force dans le monde, les progrès en matière d’égalité de genre étaient en recul.
Le chef de l’ONU s’est notamment inquiété d’un « écart béant » entre les engagements des nations, et la réalité vécue par les femmes en temps de guerre, et a dressé un sombre tableau de la situation, conflit par conflit.
« En Afghanistan, les Talibans ont nommé un gouvernement d’hommes, fermé les écoles de filles, interdit aux femmes de montrer leur visage en public et restreint leur droit de sortir de chez elles. Près de 20 millions de femmes et de filles afghanes sont réduites au silence », a-t-il dit.
Au Myanmar/Birmanie, où une grande partie des organisations de femmes ont été contraintes de fermer leurs portes depuis le coup d’État militaire, des bureaux ont été perquisitionnés et saccagés, des militants ont été arrêtés. « Beaucoup ont fui le pays. Les femmes ne peuvent pas s’exprimer ouvertement et n’ont aucune voie vers la participation politique », a rapporté M. Guterres, tandis qu’au Mali, « les femmes s’appauvrissent et se marginalisent de plus en plus à mesure que le pays subit des coups d’État militaires successifs, et les extrémistes représentent une menace encore plus grande ».
Dans ces conflits, ce sont les hommes qui sont au pouvoir et les femmes qui sont exclues, avec leurs droits et leurs libertés délibérément ciblés, a poursuivi le chef de l’ONU, qui a dénoncé « les déséquilibres de pouvoir » et « le patriarcat ».
Régressions au Soudan, violences sexuelles en Ukraine
En Ukraine, « l’invasion russe a contraint des millions de femmes et d’enfants à fuir leur pays du jour au lendemain, les exposant au risque de trafic et d’exploitation de toutes sortes », alors que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a reçu 124 rapports de violences sexuelles liées à ce conflit, la plupart commises contre des femmes et des filles.
« Et nous savons que pour chaque femme qui signale ces crimes horribles, il y en a probablement beaucoup d’autres qui sont tenues au silence », a déploré le Secrétaire général.