Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité mardi de l’annonce par l’Arabie saoudite de mesures visant à aider à mettre fin aux combats au Yémen et à relancer le processus politique et lui a exprimé ses remerciements pour son soutien aux efforts des Nations Unies.
Lundi, l’Arabie saoudite, qui soutient les forces gouvernementales yéménites, a proposé un cessez-le-feu, qui a été rejeté par les rebelles houthis. Riyad a également proposé de permettre la réouverture de l’aéroport de Sanaa, la capitale yéménite tenue par les rebelles, et de relancer les négociations politiques entre le gouvernement yéménite et les Houthis.
« Le Secrétaire général se félicite de toutes les mesures visant à rapprocher les parties d’une résolution conforme aux efforts de son Envoyé spécial, Martin Griffiths, pour obtenir un cessez-le-feu à l’échelle nationale, la réouverture de l’aéroport de Sanaa, un flux régulier de carburant et d’autres produits au Yémen via le port de Hodeïda et pour passer à un processus politique inclusif afin de parvenir à un règlement global négocié destiné à mettre fin au conflit », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
Alors que le conflit au Yémen entre dans sa septième année, les Yéménites continuent de faire face à une situation humanitaire désastreuse, y compris la perspective d’une famine à grande échelle, alors qu’un déficit de financement important persiste.
Soulignant que les besoins du peuple yéménite doivent être mis au-dessus de toute autre considération, le chef de l’ONU a demandé que les navires de ravitaillement soient autorisés d’urgence dans le port de Hodeïda et que les obstacles à la distribution à l’intérieur du pays soient levés.
« Le Secrétaire général exhorte les parties à saisir cette occasion et à travailler de bonne foi et sans conditions préalables avec son Envoyé spécial sur la voie à suivre. Il réaffirme que tous les acteurs et parties prenantes doivent faire tout leur possible pour faciliter un accord immédiat qui ramène le Yémen sur la voie de la paix », a dit son porte-parole.
Détérioration du conflit
La semaine dernière, l’Envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, avait signalé devant le Conseil de sécurité des Nations Unies une détérioration « dramatique » du conflit, soulignant que l’offensive menée par les Houthis contre le gouvernorat de Mareb mettait en danger les civils, dont environ un million de personnes déplacées.
Il avait également noté que les attaques transfrontalières avaient augmenté de manière significative ces dernières semaines. Il s’était dit préoccupé par l’intensification des frappes de missiles et de drones, y compris celles qui ont visé des infrastructures civiles et commerciales en Arabie saoudite.
Martin Griffiths avait estimé qu’un cessez-le-feu à l’échelle du pays, ainsi que la réouverture de l’aéroport de Sanaa et la garantie d’une circulation sans entrave de carburant et d’autres produits via les ports de Hodeïda, étaient des impératifs humanitaires urgents.
De son côté, le chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, avait regretté que la conférence des bailleurs de fonds organisée le 1er mars par le Secrétaire général, la Suède et la Suisse n’ait récolté que 1,7 milliard de dollars, soit moins de la moitié de ce qui est jugé nécessaire par les agences humanitaires pour venir en aide aux Yéménites cette année.