Le nombre de décès dans les Ehpad est désormais évalué. A défaut de réaction rapide, la situation, déjà dramatique, pourrait rapidement s’aggraver. Face à cette situation, Christophe Ramond, Président du Conseil départemental du Tarn et de Guillaume Marzocchi, Président de l’Union départementale des établissements pour personnes âgées lancent un appel solennel à l’Agence Régionale de Santé :
Accompagner au mieux qui en ont besoin
« J’ai déjà alerté l’Etat il y a quelques jours en ma qualité d’autorité administrative, chef de file de la prise en charge des personnes âgées dépendantes » indique Christophe Ramond qui ajoute, « il ne s’agit pas de polémiquer mais de répondre présent pour accompagner au mieux ceux qui en ont besoin. A cet égard, les recommandations mises en place en place par l’ARS vendredi dernier à destination des Directeurs d’EHPAD, Médecins Coordonnateurs, Infirmiers Coordonnateurs et Médecins traitants prévoient en cas de détection positive au COVID 19 d’un résident, de déterminer le soignant qui serait à la source de contamination et de dépister les autres résidents en contact avec le résident atteint.
Ces recommandations pour les soignants sont claires. Pourtant, il est à regretter un décalage entre les consignes et les moyens dont disposent encore actuellement les établissements médico-sociaux du Tarn.
Préserver l’intégrité des personnels, mais aussi des résidents, doit être une priorité » précise Christophe Ramond qui préconise « d’élargir la protection au secteur de l’aide à domicile. »
Difficultés pour tester les personnels et résidents qui présenter des symptômes de Coronavirus
Ces inquiétudes ont également été relayées par Guillaume Marzocchi, Président de l’Union départementale des établissements pour personnes âgées qui réunit tous les E.H.P.A.D du Tarn:
« Nous sommes confrontés à des difficultés pour tester les personnels présentant des symptômes et les résidents. C’est pourtant une recommandation nationale et une étape essentielle pour la protection de nos aînés. » Selon lui, « les centres hospitaliers, qui nous soutiennent avec une grande exemplarité, semblent limités dans le nombre de tests qu’ils peuvent engager (problèmes de réactifs) et ne peuvent pas faire face à toutes les demandes. Nous sommes ainsi contraints de nous orienter vers les laboratoires privés qui atteignent également leurs limites ou réagissent dans des délais qui dépassent parfois les 72 h. »
Les Présidents du Département et de l’UDEPA ont insisté sur le fait que le dépistage est aussi un facteur déterminant dans la dimension psychologique de la gestion de crise avec les soignants. « L’incertitude est anxiogène » ajoute Guillaume Marzocchi, « le personnel est le seul vecteur de risque pouvant faire entrer le virus dans nos établissements. C’est pourquoi ce dépistage est essentiel pour nous ».