Comité sur les Institutions par Bruno Retailleau Président du Groupe UMP Sénat
J’apprends avec étonnement que le président de l’Assemblée Nationale a décidé de lancer un comité chargé de réfléchir à une réforme des Institutions, sans doute pour avancer insidieusement sur la proportionnelle souhaitée par François Hollande et sur la VIème République défendue par Claude Bartolone dans son dernier livre.
Le groupe UMP du Sénat a décidé de boycotter ce comité, car ce n’est ni la bonne méthode, ni le bon moment.
Ce n’est pas la bonne méthode, car Claude Bartolone a fermé la porte de ce comité au groupe UMP du Sénat, en réservant les places les plus nombreuses et les meilleures à ses amis de gauche. Cependant, le groupe UMP au Sénat ne demande pas l’aumône, il n’est pas là pour grappiller les miettes que voudrait bien lui concéder l’Assemblée Nationale ! Il est hors de question qu’en désignant un sénateur ou deux, nous servions de caution d’ouverture à une gauche qui pratique à ce point l’entre soi. Le Sénat doit être respecté, à égalité avec l’Assemblée Nationale et toute discussion sérieuse sur l’avenir de nos institutions doit être conduite à parité entre les deux chambres, dans le respect du bicamérisme.
Ce n’est pas non plus le bon moment car les institutions sont aujourd’hui la seule planche de salut à laquelle François Hollande peut encore s’accrocher dans son naufrage. Déstabiliser nos institutions, ce serait déstabiliser la République au moment où ses fondations sont fragilisées par la crise et la faiblesse de l’exécutif. Par ailleurs, pour les Français qui souffrent du chômage, un débat sur les institutions équivaudrait à un débat sur le sexe des anges ! Cela contribuerait à renforcer dans l’opinion le sentiment que la classe politique est totalement déconnectée des préoccupations des Français.
Voilà pourquoi je demande à Claude Bartolone, au nom du groupe UMP du Sénat, de remettre à plus tard la constitution de ce comité, et de mettre toute son énergie à résoudre les vrais problèmes de nos concitoyens. C’est aujourd’hui le meilleur service qu’il puisse rendre à François Hollande qui, proportionnelle ou pas, est mal parti pour gagner les prochaines élections si la vie quotidienne des Français ne s’améliore pas.