Le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu, a dénoncé lundi, à la tribune de l’ONU, « l’Islam militant » et les ambitions nucléaires de l’Iran mais a aussi affirmé que son pays avait « une occasion historique » de travailler avec les pays arabes pour faire face à ces dangers et parvenir à la paix avec les Palestiniens.
« Nos espoirs et les espoirs du monde pour la paix sont en danger parce que partout où nous portons le regard, l’Islam militant est en marche », a dit M. Netanyahu. « Typiquement, ses premières victimes sont d’autres musulmans mais il n’épargne personne ». « Pour protéger la paix dans le monde, nous devons éradiquer ce cancer avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il encore dit. Se félicitant des efforts menés par les Etats-Unis pour contrer la progression du groupe extrémiste armé l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), le Premier ministre israélien a établi une analogie entre l’EIIL et le groupe Hamas contre lequel Israël a mené une offensive de 50 jours pendant l’été dans la bande de Gaza, affirmant que l’EIIL et le Hamas sont « les branches du même arbre vénéneux » et qu’;ils « partagent la même croyance fanatique qu’ils veulent imposer bien au-delà du territoire qu’;ils contrôlent. »
M. Netanyahu a mis en garde contre le danger qui résulterait de l’acquisition d’armes de destruction massive par des représentants de l’Islam militant. « Il y a un endroit où cela pourrait se produire prochainement : l’Etat islamique d;Iran », a-t-il dit. Il a appelé l’Assemblée générale de l’ONU à « ne pas se laisser abuser par l’offensive de charme manipulatrice de l’Iran » qui, selon lui, « ne vise qu’un seul but : la levée des sanctions et le retrait des obstacles sur le chemin de la bombe pour l’Iran ».
« Il n’y a qu’une voie à suivre pour faire face à cette menace : les capacités nucléaires militaires de l’Iran doivent être totalement démantelées », a-t-il insisté. « Que l’on ne s’y trompe pas, l’EIIL doit être défait. Mais défaire l’EIIL et laisser l’Iran devenir une puissance au seuil de l’arme nucléaire, c’est gagner une bataille mais perdre la guerre ». M. Netanyahu a estimé que la situation actuelle au Moyen-Orient pourrait paradoxalement offrir une occasion d’;œuvrer pour la paix.
« Je crois que nous avons une occasion historique », a-t-il lancé. « Après avoir pendant des décennies considéré Israël comme leur ennemi, d’importants Etats du monde arabe reconnaissent de plus en plus que nous, comme eux faisons face aux mêmes dangers : essentiellement un Iran doté de l’arme nucléaire et des mouvements islamistes militants gagnant du terrain dans le monde sunnite ».
« Notre défi est de s’appuyer sur ces intérêts communs pour créer un partenariat productif, qui permettrait de construire un Moyen-Orient plus sûr, plus pacifique et plus prospère. Ensemble, nous pouvons renforcer la sécurité régionale ; Nous pouvons réaliser des projets dans les domaines de l’eau, de l’agriculture, des transports, de la santé, de l’;énergie », a-t-il dit.
« Beaucoup ont longtemps pensé que la conclusion d’;une paix entre Israël et les Palestiniens pourrait faciliter un rapprochement plus large entre Israël et le monde arabe. Mais ces jours-ci, je crois que cela pourrait être l’;inverse : à savoir qu’;un large rapprochement entre Israël et le monde arabe pourrait faciliter une paix israélo-palestinienne », a-t-il ajouté.
« Par conséquent, pour aboutir à cette paix, nous devons regarder non seulement vers Jérusalem et Ramallah, mais aussi vers Le Caire, Amman, Abou Dhabi, Riyadh et ailleurs. Je crois que la paix peut être trouvée avec une implication active des pays arabes, ceux qui sont prêts à fournir un indispensable soutien politique, matériel et autre. Je suis prêt à faire un compromis historique », a-t-il affirmé.
« Je crois qu’;avec une approche nouvelle de la part de nos voisins, nous pouvons faire avancer la cause de la paix malgré les difficultés auxquelles nous faisons face », a insisté M. Netanyahu.