Le Conseil fait un peu plus le lit des eurosceptiques.
A l’issue du sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 tenu hier soir, le président du Conseil Herman Van Rompuy a été mandaté pour une mission de consultation. « S’il est confirmé que les membres du Conseil refusent d’accepter un des candidats proposés par le Parlement européen, il s’agira là d’une grave négation du choix des électeurs européens. Le Conseil doit prendre en compte le vote des citoyens sans quoi il fera le lit des eurosceptiques » accuse Marc Tarabella, Eurodéputé PS Belge.
Mardi, les chefs de groupes des partis politiques du Parlement européen avaient remis au Conseil une lettre indiquant que Jean-Claude Juncker, candidat du parti ayant remporté le plus de sièges au Parlement à l’issue de l’élection de dimanche, allait entamer des négociations afin de réunir une majorité parlementaire autour de lui. Le Conseil a refusé d’acter cette décision!
« L’Europe souffre d’un déficit d’image, perçue souvent bien trop loin des réalités citoyennes. Les eurosceptiques et autres extrémistes ont largement surfé sur cette vague pour collecter un nombre record de sièges au Parlement européen.
Dans un esprit de rapprochement entre les institutions européennes et le citoyen, il a été proposé que les électeurs puissent voter pour le président de la Commission européenne; et la première décision postélectorale du Conseil est de vouloir casser le résultat électoral et d’agrandir de manière significative le fossé entre la population et l’Europe » tempête encore Marc Tarabella.
Rappelons qu’Herman van Rompuy à la manoeuvre avait annoncé être contre la nomination d’un des 5 candidats à la présidence de la Commission. Cela n’augure rien de bon.
» Je trouve tout ceci grave. Il est important que le Conseil choisisse parmi les 5 candidats sur lesquels les citoyens européens se sont prononcés. Il en va de l’image et de la crédibilité de l’Europe! » conclut Marc Tarabella.