Des enquêteurs des Nations Unies ont collecté des informations sur huit nouveaux cas de viol commis par des éléments des forces armées de la de République démocratique du Congo (FARDC) dans deux villages du Nord-Kivu, les 31 décembre et 1er janvier, a indiqué mercredi la Mission de l’ONU dans ce pays (MONUSCO).
Du 2 au 4 février, des membres du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) se sont rendus à Bushani et Kalambahiro, deux villages du Nord-Kivu, où une première mission s’était déjà rendue du 17 au 19 janvier et avait établi que les 31 décembre 2010 et 1er janvier 2011, des militaires des FARDC s’étaient livrés à une série de violations des droits de l’homme, notamment le viols de 32 femmes.
Lors de cette seconde mission, destinée à recueillir de nouvelles preuves et à assister l’Auditeur militaire près la Cour militaire du Nord Kivu, les enquêteurs du BCNUDH ont collecté des informations mettant en lumière huit cas supplémentaires de viols, dont une mineure, portant ainsi à 40 le nombre total de victimes des FARDC. Sept autres femmes auraient par ailleurs subi d’autres types de violences sexuelles au cours de l’opération des militaires congolais.
La force onusienne se dit également préoccupée par les menaces dont auraient fait l’objet le président et le vice-président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), Jean Claude Katende et Georges Kapiamba, dans leur travail de dénonciation de ces crimes. Elle invite en particulier le gouvernement de la RDC « à prendre des mesures nécessaires pour protéger les défenseurs des droits de l’homme » et à « prévenir les menaces ils pourraient faire l’objet ».
Au cours des 12 dernières années de conflit, environ 200.000 femmes ont été violées en RDC, dont 120 depuis le début 2011.
Photo DP/SSgt. Jocelyn A. Guthrie/US AIr Force : Soldats d’infanterie Congo