En France et dans le monde, la pénurie de greffons d’origine humaine (allogreffes) aboutit, chaque année, à de nombreux décès de patients en liste d’attente d’une greffe d’organe.
Les progrès récents de la « bio-ingénierie moléculaire » ont permis, aux États-Unis et en Chine, la création de porcs transgéniques façonnés pour la transplantation d’organes chez l’homme (xénogreffes) et visant à surmonter les obstacles immunologiques et infectieux (en particulier rétroviraux) à l’origine du moratoire européen de 1999 souligne ce jeudi l’Académie nationale de médecine.
Plusieurs xénogreffes récentes de rein, de cœur, et de foie ont montré des résultats encourageants. Deux essais cliniques concernant la greffe de rein de porc transgénique, validés par la Food and Drug Administration, ont ainsi débuté en janvier de cette année aux États-Unis.
« Investir massivement de manière urgente et coordonnée dans la recherche sur les xénogreffes » en France et en Europe
Ainsi, si la France et l’Europe veulent s’engager pleinement dans cette voie et éviter un décrochage en sciences biomédicales, ainsi que la soumission à des contraintes en termes d’accès aux xénogreffons, différentes conditions doivent être remplies du point de vue du soutien à leurs équipes de recherche, de la définition du cadre éthique et réglementaire de l’utilisation des xénogreffons, et de la réponse aux questionnements anthropologiques posés par cette innovation de rupture, pointe l’Académie de médecine.