Dans les zones occupées de l’Ukraine, la Russie a créé un climat de peur, commettant des violations généralisées du droit international humanitaire et des droits de l’homme dans le but de consolider son contrôle sur la population qui y vit, selon un rapport du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies publié ce mercredi.
« Les actions de la Fédération de Russie ont rompu le tissu social des communautés et isolé les individus, avec des conséquences profondes et durables pour la société ukrainienne dans son ensemble », a déclaré dans un communiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.
L’objectif est de supprimer les expressions de la culture et de l’identité ukrainiennes.
Le rapport s’est concentré sur la situation dans les territoires ukrainiens tombés sous l’occupation russe à la suite de l’invasion russe le 24 février 2022. Dès le début du conflit, les forces armées russes, agissant dans une impunité généralisée, ont commis des violations à grande échelle, notamment des détentions arbitraires de civils, souvent accompagnées de torture et de mauvais traitements, qui s’apparentent dans certains cas à des disparitions forcées.
Si les forces armées russes ont d’abord ciblé les personnes perçues comme représentant une menace pour la sécurité, elles ont ensuite élargi le filet à toute personne perçue comme s’opposant à l’occupation.
Les forces russes ont également eu recours à la force pour réprimer les manifestations pacifiques, ont restreint la liberté d’expression, ont imposé des contrôles stricts sur les mouvements des résidents et ont pillé les maisons et les entreprises. Les autorités d’occupation ont coupé l’internet et les réseaux mobiles ukrainiens, ainsi que les chaînes de télévision et de radio, le trafic étant redirigé vers les réseaux russes.
Ce rapport, qui s’appuie sur plus de 2.300 entretiens avec des victimes et des témoins, décrit en détail les mesures prises par la Russie pour imposer la langue, la citoyenneté, les lois, le système judiciaire et les programmes d’enseignement russes dans les régions occupées.