Opinion du groupe groupe AMC – ville de Toulouse et métropole. Effondrement rue St Rome, drame évité de justesse : pourquoi avoir risqué la vie des habitants en rouvrant la rue vendredi ?
Ce samedi 9 mars 2024, Toulouse a vécu un événement terrifiant en son cœur : l’effondrement en pleine nuit d’un immeuble rue St Rome.
Nos pensées vont immédiatement aux familles qui ont perdu cette nuit leur logement tout autant qu’à tout un quartier qui s’est réveillé, parfois par les portes enfoncées par les pompiers, choqué et probablement traumatisé pour longtemps.
Si nous tenons à saluer l’intervention immédiate et engagée du SDIS31 et de la collectivité depuis le drame de cette nuit (déblayage en cours, services de police municipale sur place depuis le drame), une grave question demeure : comment l’interdiction de passage pour les piétons dans la rue et celle du Puits Vert a-t-elle pu être levée vendredi matin, à l’approche du week-end ? Quel arbitrage a été rendu par Jean-Luc Moudenc pour faire courir un tel risque à notre population ? Qu’est ce qui justifie une telle prise de risques ?
Des passantes et passants ont emprunté le passage d’un mètre, laissé possible, quelques instants avant que tout ne s’effondre ; les employés d’un club de nuit rue du Puits Vert ont même dû se réfugier dans le club au moment même de l’effondrement ! Nous ne pouvons imaginer ce qui se serait passé si ce dernier avait eu lieu en pleine journée, à une heure de grande affluence comme aujourd’hui.
Comment les propos de la majorité, par la voix de Claire Nison sur X/Twitter peuvent-ils être à ce sujet : “Le passage des piétons était autorisé devant l’immeuble, sur une largeur d’un mètre. L’effondrement s’est justement produit à l’intérieur des barrières de sécurité” quand une poutre s’est arrêtée devant la porte du club de nuit de la rue juste après que son employé ne se réfugie à l’intérieur comme le précise France 3 ? Comment se fait-il également que l’arrêté du 7 mars stipule que les habitantEs du 1 rue du Puits Vert ont été évacués alors qu’on voit sur photo qu’ils le sont par les pompiers après l’effondrement ?
La mairie parle également de maintien de surveillance par l’intermédiaire d’une société privée mais aucune n’apparaît sur les vidéos du drame où l’on peut voir une dizaine de jeunes à proximité immédiate des gravats. Et la présence policière avait été retirée alors que l’on sait le risque de franchissement de simples barrières par les noctambules.
Nous demandons une communication immédiate de la mairie sur les raisons qui l’ont poussée à réouvrir les rues ce vendredi matin et les conditions d’une telle prise de décision.
Nous demandons également qu’une cellule psychologique soit mise en place, que des garanties soient données sur l’imputation aux responsables des frais engagés par notre collectivité, une fois les responsabilités établies, et que toute transparence sur le suivi actuel des immeubles à risque soit fournie, avec un audit immédiat de tous les immeubles environnants.
Rappelons qu’il y a 4 ans, c’est un immeuble à l’angle de la rue de la Fonderie qui avait été rattrapé de justesse. Notre centre-ville est ancien, ses sols mis à mal par le dérèglement climatique.
La transparence doit être totale sur ce qui s’est passé et ce qui va être mis en œuvre pour le bâti à risque, pour renouer avec la confiance des toulousaines et toulousains.