Aux résistants étrangers, la France reconnaissante: le poète apatride Missak Manouchian et 23 de ses compagnons d’armes entrent mercredi au Panthéon, hommage ultime pour ces combattants de l’ombre longtemps oubliés, 80 ans après leur exécution par les nazis
Qui est Missak Manouchian, ce résistant qui entre au Panthéon ?
C’est l’un des résistants les plus actifs pendant l’occupation allemande. Missak Manouchian est le créateur et chef du « groupe Manouchian », qui a opéré en région parisienne entre 1942 et 1944. On vous dresse son portrait en partant de trois lieux qui ont marqué sa vie. Missak Manouchian est l’un des héros de la résistance française entre 1940 et 1945. Né en Turquie d’une famille arménienne, neuf ans avant le début du génocide, le garçon voit sa famille mourir et est envoyé dans un orphelinat français au Liban avec son frère. Il arrive en France en 1925.
Très vite, il se rapproche des idées communistes et s’engage auprès du Parti Communiste Français, au sein duquel il rencontre Mélinée qui deviendra sa femme. En 1940, il entre en résistance à la chute de l’armée française. Manouchian monte un groupe de combattants qui sont intégrés aux Francs-tireurs et partisans (FTP), un mouvement de résistance communiste. Avec son groupe, constitué de 22 hommes et d’une femme, tous étrangers, ils réalisent plus d’une trentaine d’opérations de résistance en tout genre dans la région parisienne. Mais en novembre 1943, le « groupe Manouchian » est arrêté. Ses membres sont torturés, jugés et condamnés à mort. Ils sont exécutés au Mont Valérien la même année.