Des experts indépendants des Nations Unies ont exprimé ce jeudi leurs inquiétudes quant au dangereux précédent et aux conséquences négatives « de grande portée » de la décision de la Cour suprême russe du 30 novembre déclarant « extrémiste » le « mouvement international LGBT et ses filiales », qui interdit de fait toutes les activités et organisations LGBT publiques dans le pays.
« La décision de la Cour suprême éloigne considérablement la Fédération de Russie de ses obligations de promouvoir et de protéger les droits de l’homme pour tous », ont déploré les experts.
Le 4 décembre 2023, ils ont envoyé une lettre officielle à la Fédération de Russie, dans laquelle ils font part de leurs « préoccupations urgentes » concernant la décision de la Cour suprême, qui s’inscrit « dans la tendance des violations des droits humains parrainées par l’État à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et autres personnes de diverses identités de genre (LGBT) en Fédération de Russie ».
Descentes de police dans des lieux fréquentés par les communautés LGBT
Les 2 et 3 décembre, les forces de l’ordre ont mené des descentes à Moscou et à Saint-Pétersbourg dans des lieux fréquemment fréquentés par des personnes LGBT, notamment des bars et des clubs.
Des policiers cagoulés ont fait irruption dans les locaux et ont procédé à des perquisitions « non autorisées », tandis que les documents d’identité des visiteurs ont été vérifiés et photographiés, « ce qui a créé d’autres risques de harcèlement ou d’utilisation abusive de leurs informations personnelles », craignent les experts. De plus, l’un des lieux visés a décidé de résilier son contrat de location en raison de menaces proférées par des policiers, invoquant la récente décision de la Cour suprême, ont-ils déploré.