S’exprimant à l’ouverture de cette conférence, M. Guterres a formulé quatre recommandations visant à inverser le cours des choses. Parmi celles-ci, le chef de l’ONU a souligné le besoin urgent d’investir durablement dans les économies dépendant de la mer.
Organisé conjointement par le Portugal et le Kenya, la conférence servira de plateforme pour relever les défis auxquels sont confrontés les océans, les mers et les ressources marines de la planète.
Lors de la dernière Conférence des Nations Unies sur les océans, il y a cinq ans à New York, les délégués avaient appelé à inverser le déclin de la santé des océans.
Depuis lors, des progrès ont été réalisés, a soutenu le chef de l’ONU, avec de nouveaux traités en cours de négociation pour faire face à la crise mondiale des déchets plastiques, ainsi que des avancées scientifiques, conformément aux recommandations de la Décennie des Nations Unies pour l’océanographie au service du développement durable (2021-2030).
« Mais ne nous faisons pas d’illusions. Nous devons faire beaucoup plus, tous ensemble », a souligné M. Guterres, avant de formuler quatre recommandations clés.
Investir dans des économies océaniques durables
M. Guterres a exhorté les parties prenantes à investir dans des économies océaniques durables dans les secteurs de l’alimentaire, des énergies renouvelables et des moyens de subsistance, par le biais de financements à long terme.
Il a rappelé que sur l’ensemble des 17 Objectifs de développement durable (ODD), le quatorzième, relatif à la conservation des océans, avait reçu le moins de soutien de tous les ODD. Or « la gestion durable des océans pourrait aider l’océan à produire jusqu’à six fois plus de nourriture et à générer 40 fois plus d’énergie renouvelable qu’il ne le fait actuellement », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU.
Reproduire les stratégies gagnantes
Ensuite, a-t-il poursuivi, « l’océan doit devenir un modèle de gestion des biens communs mondiaux, ce qui implique de prévenir et de réduire les pollutions marines de toutes sortes, qu’elles soient d’origine terrestre ou marine ».
Cela suppose de renforcer des mesures de conservation efficaces par zone, ainsi que la gestion intégrée des zones côtières.
Protéger les populations
Le chef de l’ONU a également appelé à protéger davantage les océans et les personnes dont la vie et les moyens de subsistance en dépendent, en s’attaquant aux changements climatiques et en investissant dans des infrastructures côtières résistantes au climat.
« Le secteur du transport maritime devrait s’engager à ne produire aucune émission nette d’ici à 2050, et présenter des plans crédibles pour mettre en œuvre ces engagements. Et nous devrions investir davantage dans la restauration et la conservation des écosystèmes côtiers, tels que les mangroves, les zones humides et les récifs coralliens », a souligné M. Guterres.
Invitant tous les États membres à se joindre à l’initiative récemment lancée pour atteindre l’objectif d’un système global d’alerte précoce d’ici à cinq ans, M. Guterres a déclaré que cela permettrait d’atteindre les communautés côtières et ceux dont les moyens de subsistance dépendent des mesures de protection d’alerte précoce en mer.
Plus de science et d’innovation
Enfin, M. Guterres a souligné la nécessité de renforcer la science et l’innovation pour écrire un « nouveau chapitre de l’action mondiale pour les océans ».
« J’invite tout le monde à se joindre à l’objectif de cartographier 80% des fonds marins d’ici à 2030. J’encourage le secteur privé à rejoindre les partenariats soutenant la recherche océanique et la gestion durable. Et j’exhorte les gouvernements à élever leur niveau d’ambition pour le rétablissement de la bonne santé des océans ».
En guise de conclusion, M. Guterres a cité un proverbe swahili : « Bahari itatufikisha popote », signifiant « l’océan mène à tout », et a appelé tous les peuples à s’engager.