L’Europe compte désormais plus de personnes vaccinées contre la Covid-19 que de personnes contaminées par le virus, a affirmé, jeudi, le responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour cette région.
« Sur la base du nombre de cas confirmés, 5,5% de l’ensemble de la population européenne a maintenant contracté la Covid-19, tandis que 7% ont terminé une série complète de vaccinations », a affirmé le Dr Hans Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe, lors d’un point de presse.
Mais alors même que les nouveaux cas, les hospitalisations et les décès diminuent, la menace de la Covid-19 reste présente. « Le virus a toujours le potentiel d’infliger des effets dévastateurs », a rappelé Le Dr Kluge. Près de la moitié de toutes les infections à la Covid-19 en Europe depuis janvier 2020 ont été signalées à l’OMS au cours des quatre premiers mois de l’année 2021.
Pour la première fois en deux mois, les nouveaux cas de Covid-19 ont considérablement diminué la semaine dernière. Mais malgré cette tendance encourageante, les taux d’infection dans la région européenne de l’OMS restent extrêmement élevés.
Dans la plupart des pays européens, l’évolution de la pandémie dépend largement des mesures de santé publique et sociales individuelles et collectives qui ont été prises. « Surtout, les gouvernements nationaux de la région protègent lentement mais sûrement les personnes les plus exposées au risque de maladie grave et de décès grâce à la vaccination », a dit le Dr Kluge. À ce jour, quelque 215 millions de doses de vaccin ont été administrées. Environ 16% de la population européenne a reçu une première dose de vaccin et 81% des agents de santé dans 28 pays de la région ont reçu une première dose.
« Là où les taux de vaccination dans les groupes à haut risque sont les plus élevés, les admissions dans les hôpitaux diminuent et les taux de mortalité diminuent », a déclaré le Dr. Kluge. « Les vaccins sauvent des vies, et ils changeront le cours de cette pandémie et finiront par contribuer à y mettre fin ».
Mais la population doit être consciente du fait que les vaccins à eux seuls ne mettront pas fin à la pandémie. « Sans informer et impliquer les communautés, elles restent exposées au virus. Sans surveillance, nous ne pouvons pas identifier de nouveaux variants. Et sans recherche des contacts, les gouvernements devront peut-être réimposer des mesures restrictives », a prévenu le responsable de l’OMS pour l’Europe.
Maintenir une couverture vaccinale élevée contre toutes les maladies
A l’occasion de la semaine européenne de la vaccination, l’OMS a souligné que depuis plus de 200 ans, les vaccins protègent les populations contre des maladies potentiellement mortelles. « Aujourd’hui, ils aident à se protéger contre plus de 20 maladies, de la pneumonie au cancer du col de l’utérus et maintenant aussi contre la Covid-19 », a rappelé le Dr. Kluge.
Dans le contexte de la pandémie, la combinaison de vaccins et de mesures de santé publique fortes est le meilleur moyen de revenir « à la normale ».
En 2019, 96% des enfants des pays européens ont reçu leur première dose de vaccin contre la rougeole. Un chiffre qui témoigne de l’engagement des gouvernements de la région à éliminer cette maladie « Nous avons maintenant besoin de cet engagement pour vacciner contre le virus SRAS-CoV-2 », a dit le Dr Kluge.
Lorsque les services de vaccination de routine sont temporairement interrompus – comme ce fut le cas il y a exactement un an dans six pays de la région européenne de l’OMS durement touchés par la pandémie – cette interruption peut conduire à des flambées de maladies infectieuses plus tard.
« Un succès durement gagné peut s’évanouir rapidement », a prévenu le Dr Kluge, qui a appelé à tout faire pour maintenir une couverture vaccinale élevée avec des vaccins de routine en Europe.
« Nous ne devons pas relâcher notre emprise sur les maladies évitables par la vaccination. Si nous voulons garder le dessus, les systèmes de santé doivent fournir des soins de santé primaires essentiels, y compris des vaccinations de routine, tout en contrôlant la pandémie », a-t-il dit.
« Une fois de plus, les vaccins sont sur le point de changer le cours de l’histoire – mais seulement si nous agissons de manière responsable et si nous nous faisons vacciner lorsque l’opportunité de le faire est offerte », a-t-il ajouté. « Les vaccins sont des outils inutiles lorsqu’ils sont assis sur des étagères dans des chambres froides, mais ils sauvent des vies lorsqu’ils sont injectés dans les bras ».