Cela ne vous a sûrement pas échappé. Le XV de France fait à nouveau rêver et semble après quelques mois sous l’ère Galthié, avoir redoré son blason et devenir à nouveau une grande nation du rugby mondial. Les supporters français sont aux anges et se mettent à rêver d’un Grand Chelem dans le tournoi des VI Nations, dix ans après celui réalisé par Thierry Dusautoir, William Servat et consorts.
Un début de tournoi idyllique
Ils ont tout révolutionné. En s’inspirant du modèle anglais, Fabien Galthié et son staff ont replacé l’équipe nationale au milieu de toutes les ambitions. Terminées les chamailleries entre la fédération et les clubs, ils travaillent désormais main dans la main. Des projets de jeu communs, des joueurs mis sous tutelle, ainsi est désormais constituée la vie des clubs professionnels et du XV de France.
Ce chamboulement était risqué : comment allaient réagir les clubs si la sauce ne prenait pas ? Ces derniers faisant de nombreux efforts en mettant leurs joueurs sous contrat à disposition fréquente de l’équipe nationale et en leur assénant des programmes différents que leurs coéquipiers.
Et quoi de plus beau qu’un crunch pour débuter un VI Nations et une nouvelle ère pleine de promesses ? Ils nous détestent, et l’inverse est sportivement plutôt respecté. Ajoutant une pression supplémentaire dans un climat de tension dont le Crunch est coutumier, les staffs y sont allés de leurs petites provocations. Mais rien ne pouvait déstabiliser des Français littéralement morts de faim. Les Anglais ? Terrassés et acculés pendant la majeure partie du match. Sorry good game.
Si l’on a tendance à dire qu’un tournoi est réussi dès lors qu’une victoire dans le crunch est obtenue, l’idée n’était pas au relâchement. La deuxième réception consécutive devait offrir les 4 ou 5 points face à l’Italie. Contrat rempli au terme d’un match débridé : les Français l’emportaient avec le bonus.
Puis, le terme d’exploit est revenu en masse après la brillante victoire des Français au Pays de Galles à l’issue d’un combat d’une rare intensité. Shaun Edwards, l’ancien entraîneur de la défense locale et aujourd’hui transfuge hexagonal, a écoeuré les Gallois à l’aide de son système de rush defense. Les Français s’y sont appliqués, en témoignent cette héroïque défense pendant plus de huit minutes au pied de la ligne d’en-but française. Mais si ce n’était après tout, pas un exploit, mais bien la vraie pierre du renouveau français ? Toujours est-il que pareille victoire dans l’ambiance surchauffée n’avait pas eu lieu depuis… 2010.
La jeunesse au pouvoir
Pleine confiance en les jeunes avec pour objectif, la Coupe du Monde 2023 disputée à la maison. Les bases furent immédiatement posées, approuvées et respectées.
Certains ont profité de cette scène pour profiter d’une célébrité uniquement due à leur niveau stratosphérique. Grégory Aldritt en est l’exemple parfait.
Mais côté toulousain, la fierté est totale. Cyril Baille devra quitter ses partenaires jusqu’à la fin du tournoi à cause d’une blessure survenue face aux Gallois, mais ses coéquipiers en club Ramos, Marchand, Cros, Ntamack et Dupont continueront à coup sûr d’alimenter cette frénésie autour des jeunes joueurs.
La charnière Dupont – Ntamack brille actuellement sur le monde du rugby. Ntamack est incontestablement le meilleur ouvreur de ce début de tournoi. Ils sont tous les deux les dynamiteurs principaux de l’attaque française. La jeunesse est mise en confiance par le staff, comme elle l’est de plus en plus dans de nombreux sports. Pensez à Luka Doncic en NBA. Il est déjà l’un des meilleurs joueurs de la ligue et brise les records. Il fait partie du futur de la ligue, à l’image de Ntamack et Dupont avec le rugby international. Ils veulent suivre ce chemin et devenir champions. L’avenir promet d’être radieux.
En route vers le Grand Chelem ?
Seule équipe encore invaincue dans ce tournoi, la France ne peut plus se cacher : elle peut remporter ce tournoi. Mais deux matches particulièrement délicats les attendent quand leur dauphin anglais aura la seule chance de recevoir le Pays de Galles, mais surtout de se déplacer chez le petit poucet italien pour finir son tournoi.
Avec un déplacement en Écosse et une réception finale de l’Irlande, la tâche sera ardue pour le XV de France. Mais après le cœur et la qualité démontrés en trois matches, comment ne pas y croire ?