Le député de Haute Garonne Sébastien Nadot a voté contre le budget présenté par le gouvernement. Il vient d’être exclu du groupe LREM à l’Assemblée nationale, il s’explique sur ses choix.
Le député de Haute Garonne Sébastien Nadot soulève 4 arguments pour justifier son choix de ne pas voter le budget présenté par le gouvernement Macron Philippe :
1/ Un gouvernement solitaire dans l’exercice budgétaire
L’action parlementaire (Assemblée nationale et Sénat) a très peu fait évoluer le projet initial du gouvernement. La représentation nationale n’a pas été suffisamment entendu pour que le budget 2019 intègre les réalités de terrain et les aspirations d’une majorité de Français. Cet exercice budgétaire tord le bras de Montesquieu avec tant de vigueur!
Le dirigisme gouvernemental n’a pas non plus épargné les collectivités territoriales et n’a pas su intégrer les aspirations et inquiétudes des premiers acteurs de la démocratie locale : maires et conseils municipaux. La verticalité du pouvoir est sans doute nécessaire. L’absence de concertation dans les phases de prise de décision n’est pas satisfaisante.
2/Réduire la dépense publique comme seule boussole
Réduire la dépense publique en réduisant les services à « forte relation humaine » ressort d’un calcul à court terme, ni suffisamment expliqué, ni émanant d’une volonté populaire. Le périmètre de ce qui ressort de l’action publique (et de son financement public) doit être discuté, après quoi seulement réorganisations et réductions budgétaires peuvent s’ensuivre. Le monde associatif, maillon essentiel de notre organisation sociale, est notamment très inquiet.
3/La contribution commune de chacun inégalement répartie
La contribution fiscale pour subvenir au financement des politiques publiques reste trop inégalement répartie, se faisant contraire en cela à l’article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui considère qu’elle doit être « également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. »
4/Protéger et investir sur l’avenir ?
Plan santé 2022, plan pauvreté, emploi : les grandes difficultés sociales ne sont pas suffisamment prises en compte. Libérer le travail et l’économie ne peut s’affranchir de nouveaux filets de protection des individus.
Investir sur l’avenir suppose, à minima de porter un effort considérable sur la transition écologique, l’éducation et la recherche, la santé, en particulier l’accompagnement du vieillissement. Dans ces matières, le budget ne traduit ni saut quantitatif, ni saut qualitatif.
Enfin un réaliste qui vient d’enlever ses godillots; il était temps que quelqu’un d’élu commence. Bravo!