Face à une situation humanitaire en Syrie toujours alarmante, la Sous-Secrétaire générale de l’ONU aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, a appelé mercredi devant le Conseil de sécurité à la pleine application de la résolution 2401, qui demande une cessation des hostilités d’au moins 30 jours consécutifs pour acheminer une aide d’urgence dans le pays.
Malgré cette résolution adoptée par le Conseil de sécurité en février 2018, les attaques contre les civils et les infrastructures civiles ont atteint leur niveau le plus élevé depuis le début du conflit, tandis que les besoins humanitaires n’ont jamais été aussi importants, a déploré Mme Mueller devant les membres du Conseil.
Elle a fait cet exposé alors que s’achevait à Bruxelles une Conférence de bailleurs de fonds sur la Syrie.
La Sous-Secrétaire générale, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation humanitaire en Syrie, a mentionné trois domaines, dans lesquels des progrès en vue de l’application de la résolution 2401 lui paraissent possibles.
« Premièrement, des mesures fermes doivent être prises pour que toutes les parties respectent le droit de la guerre », a-t-elle dit. Les civils doivent être protégés, ainsi que les infrastructures civiles, tandis que les attaques contre les hôpitaux doivent cesser. Dans les trois premiers mois de 2018, 72 attaques contre des centres de soins ont été recensées et vérifiées par l’ONU, contre 112 pour toute l’année 2017.
« Deuxièmement, un accès sûr, constant et sans entraves à toutes les personnes dans le besoin doit être garanti », a-t-elle poursuivi. Elle a demandé que les convois à travers les lignes de front soient autorisés chaque semaine, ainsi qu’un accès aux zones étant récemment passé sous le contrôle d’une autre partie.
« Troisièmement, lorsque les convois sont déployés, les articles médicaux doivent cesser d’être retirés », a déclaré Mme Mueller, ajoutant que ce sont des articles permettant de sauver des vies. « Ils doivent rester dans nos camions ».
Alors que les combats ont cessé dans la région de la Ghouta orientale, désormais sous le contrôle du gouvernement, l’ONU n’a pas été autorisée à se rendre à Douma, où vivent encore 70.000 personnes ayant besoin d’une aide d’urgence, a-t-elle dit.