La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a appelé vendredi à une action immédiate de la communauté internationale pour protéger la population syrienne contre « la répression impitoyable du gouvernement », qui risque d’entraîner le pays vers une guerre civile, si cette violence n’est pas arrêtée maintenant.
« Depuis mars de cette année, plus de 4.000 personnes auraient été tuées selon les informations disponibles. Des dizaines de milliers ont été arrêtées. Plus de 14.000 seraient détenues dans le cadre de cette répression. Au moins 12.400 personnes se sont réfugiés dans les pays voisins et des dizaines de milliers ont été déplacées à l’intérieur du pays, » a souligné Mme Pillay.
Des informations sur la multiplication des attaques armées par des forces d’opposition, dont « l’armée syrienne libre», contre les forces armées syriennes et l’appareil sécuritaire est également une source d’inquiétude, selon le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
La Commission d’enquête internationale indépendante créée par le Conseil des droits de l’homme en août 2011, a présenté son rapport lundi. Le rapport affirme que les autorités syriennes ont commis des crimes contre l’humanité contre la population civile, dont des meurtres, des actes de torture, des viols et d’;autres formes de violence sexuelle, des emprisonnements, et autres formes de privation de la liberté et des disparitions forcées.
« Le rapport fait état d’au moins 256 enfants tués, depuis ce chiffre aurait atteint 307, et il y a des exemples où des écoles auraient été utilisées comme centres de détention, ce qui montre le mépris du gouvernement pour les droits à l’éducation et à la sécurité des enfants. La Commission a rassemblé des preuves de violence sexuelle contre des civils, et en particulier la torture sexuelle contre des détenus masculins et des enfants et des agressions sexuelles contre des femmes dans les centres de détention », a indiqué Mme Pillay.
Le rapport de la commission d’enquête indique que l’ampleur des attaques systématiques par des militaires et des forces de sécurité contre des civils et la destruction très répandue de propriétés montre que ces actions ont été approuvées ou au moins étaient connues au préalable par le gouvernement syrien.