A la veille de la retraite annuelle des Coordonateurs humanitaires de l’ONU, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des affaires humanitaires, John Holmes, a dressé le tableau du financement des opérations humanitaires en cours. S’il a salué la générosité des donateurs en dépit de la crise internationale, il a aussi appelé les Etats membres à poursuivre leurs efforts car 60% des besoins ne sont pas encore couverts pour l’année 2010.
le Yémen, les territoires occupés palestiniens, le Guatemala
Le rendez-vous annuel à Montreux, en Suisse, est destiné à faire le point sur les opérations humanitaires en cours, leurs succès, leurs échecs et surtout leur financement. Il réunit à partir de mercredi 19 mai les Coordinateurs humanitaires de l’ONU avec des responsables d’organisations non-gouvernementales et d’autres agences onusiennes.
« Cette année, 20 appels de fonds consolidés ont été lancés, pour un montant total de 10 milliards de dollars. 3,7 milliards ont déjà été reçus, soit 36% des besoins », a-t-il dit. Un nombre significatif d’appels de fonds n’ont pas été pleinement pourvus, ce qui a des conséquences directes sur le terrain. Sur les 20 appels consolidés lancés en 2010, 14 n’ont ainsi pas été pourvus au-delà de 40%, certains même au-delà de 20%, comme par exemple pour le Yémen, les territoires occupés palestiniens, le Guatemala et l’Afrique de l’Ouest.
Les indices de mortalité
Le Secrétaire général adjoint a également souligné la disparité qui existe en fonction des domaines d’action. En République centrafricaine (RCA) et en République Démocratique du Congo (RDC), les actions a mener dans le domaine de la santé ne sont couvertes qu’à hauteur de 3%. « Les indices de mortalité et d’espérance de vie se détériorent en RCA et en RDC, les enfants de moins de cinq ans risquent de perdre l’accès aux traitements contre le paludisme qui leur était offert », a-t-il dit. Il a également cité l’exemple du Kenya, à propos des actions dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Le financement des projets a été couvert à hauteur de 12%. Conséquence : si l’argent n’arrive pas, il deviendra impossible de mener à terme les opérations destinées à enrayer l’épidémie de choléra en cours.
Enumérant d’autres exemples d’actions qui n’ont pas encore été financées dans les domaines de l’agriculture, de la fourniture d’abris et de produits de première nécessité, de l’éducation ou encore de la nutrition, John Holmes a appelé les donateurs à « financer équitablement les différents projets humanitaires, car le manque de fond dans un domaine d’action a des conséquences sur tous les autres domaines d’actions ». Il a enfin réitéré sa demande de soutien aux agences onusiennes et aux ONG « qui sont en charge de la majorité des opérations sur le terrain, en distribuant de la nourriture, de l’eau ou des soins même dans les zones les plus reculées, les plus hostiles ou dans les camps de déplacés ».
Les appels consolidés sont des instruments de financement des actions humanitaires qui incluent les besoin des différentes agences onusiennes et des ONG dans un pays ou sur une mission précise. Ils encouragent la définition de priorités et la coordination, tout en réduisant les risques de duplication de projets ou d’actions, susceptibles de représenter des dépenses inutiles. Ils offrent aussi aux donateurs une vue d’ensemble des besoins recensés et des réponses envisagées, leur permettant ainsi d’apporter aux organisations multilatérales un soutien approprié.