Avec la récession les français et les toulousains ont ils modifié leurs habitudes alimentaires ? La question posée par le sociologue toulousain Jean Pierre Poulain agite la communauté des universitaire qui travaillent sur ce secteur économique.
Si la part des dépenses alimentaires baisse régulièrement depuis quelques années, la crise économique rend les ménages encore plus sensibles au prix dans ce domaine note l’universitaire toulousain qui organise un colloque sur ce thème.
Au menu des chercheurs et des représentants de l’industrie agro alimentaire : la bouffe et son corolaire « la mal bouffe » en ces temps de crise économique.
Avec une question simple : l’achat alimentaire, « complexe, fruit d’arbitrages entre de multiples attentes » : prix, plaisir, santé, praticité, et aujourd’hui, dans une moindre mesure, consommation bio et équitable… Comment le contexte actuel redistribue t- il les cartes ?
« Les consommateurs sont de plus en plus attentifs au prix des produits alimentaires. Les marques et labels de qualité sont moins prisés » affirme déjà la directrice du département de consommation du Credoc, Pascale Hebel.
Mais, paradoxalement et contrairement à ce qu’annonce la presse, ces comportements s’accompagnent d’une désaffection pour les « marques premiers prix », dont l’image s’est amoindrie notent par ailleurs les chercheurs.
Des changements de comportement longuement étudiés par Jean Pierre Corbeau de l’Université François Rabelais de Tours, sociologue de la consommation qui relève en ce début d’année 2009 que « le plaisir reste une valeur centrale de l’alimentation française » mais constate que « les règles du jeu semblent se modifier ».
Pour ce spécialiste, le discours nutritionnel tend en effet « à diaboliser le plaisir », tandis que les Français semblent plébisciter les produits bruts, les recettes simples et économiques, les aliments à faire soi même (yaourts, pain…).