On s’attendait à voir d’énormes pancartes de tous les formats afficher la baisse de la TVA ce mercredi 1er juillet à Toulouse. Dans les faits : la baisse ne fait pas les vitrines des restaurateurs.
Cet impôt indirect sur la consommation inventé le 10 avril 1954 par Maurice Lauré connaît en France une petite révolution. Dans le secteur de la restauration, la taxe passe de 19,6 % à 5,5%.
Une promesse de longue date lancée par Jacques Chirac, et rallumée par Nicolas Sarkozy. Avec un coût 2,35 milliards pour les finances publiques mais un objectif : répercuter l’intégralité de la baisse de la TVA sur environ 1/3 de l’activité. Sur les 2/3 restants il s’agit de conserver une marge importante afin d’augmenter les salaires, créer des emplois et moderniser les établissements. Les restaurateurs quant à eux, s’engagent à baisser le prix de certains de leurs produits.
Répercussions sur l’addition
L’initiative prévue par le «contrat d’avenir» signé le 29 avril par le syndicat de la restauration et le gouvernement prévoit une baisse de 11,8 % sur au moins sept produits sur une liste de dix (une entrée, un menu plat-dessert, un plat, un dessert ou un café).
Chez bat bat dans le quartier des Carmes les dix propositions ont été retenues. « Il n’a y a pas de grosses différences de prix. Le café est passé de 1euro70 à 1euro50. » Les produits concernés doivent être indiqués avec leur ancien et leur nouveau prix. Les restaurants qui s’engagent à respecter ces règles devront afficher l’autocollant officiel « La TVA baisse, les prix aussi ». La publicité mensongère sera sanctionnée.
Si le tarif de certains produits diminuent, on ne peut parler d’une baisse généralisée des prix. Seuls les professionnels de la restauration rapide ont promis une baisse générale de 5 % sur leurs menus. Tous les engagements seront vérifiés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Tonifier le métier
Dans un secteur frappé de plein fouet par la crise, l’action se consacre à l’amélioration des conditions de travail pour chefs d’entreprises comme pour les salariés. 40 000 embauches, 20 000 jeunes en alternance, une augmentation des salaires ou la création d’une mutuelle pour les salariés la restauration. C’est un défi pour les 2 ans à venir. A terme, la marge faite sur les bénéfices servira aussi à la modernisation des établissements. Réponses d’ici un an.
Selon le gouvernement, la France compte quelque 180.000 restaurants et cafés et plus de 80.000 cantines, pour un total d’environ 680.000 employés. Libres à eux de respecter l’accord, de l’adapter ou de l’ignorer. Christine Lagarde, ministre de l’Economie a mis en garde hier soir les restaurateurs qui ne baisseront pas les prix, « le marché leur donnera tort ». Le consommateur aura vite fait « d’identifier ceux qui jouent le jeu et ceux qui éventuellement seraient tentés de ne pas jouer le jeu »
Oïhana Igos