François Hollande a reçu mercredi le nouveau Premier ministre Grec Alexis Tsipras. La situation de la Grèce a été évoquée. Voici la déclaration in extenso d’Alexis Tsipras à l’issue de cette rencontre
PREMIER MINISTRE GREC : Je suis vraiment heureux de me trouver aujourd’hui dans le pays qui a repris le relais de la démocratie de la Grèce, et qui, avec la Révolution française, avait déterminé les valeurs de la République moderne, de la démocratie moderne.
Je suis également très heureux de me trouver dans le pays de l’héritage culturel des Lumières, dans une Europe qui se trouve dans une situation pas très logique d’un point de vue économique. Dans ce moment crucial, nous devons travailler ensemble et unir nos forces. La République française est un vrai facteur de stabilisation et de stabilité en Europe. Je crois que la stabilité de l’Union européenne présuppose aujourd’hui un changement de politique nécessaire, un tournant déterminé vers la croissance. Nous avons besoin aujourd’hui d’un nouvel accord pour l’Europe. Nous avons besoin d’un nouvel accord pour le retour à la croissance, pour le renforcement de l’emploi et de la cohésion sociale. Dans cet effort, nous avons surtout besoin de la France qui doit jouer un rôle prépondérant, un rôle de garant dans cette Europe unie. La France doit jouer un rôle de protagoniste pour ce changement de politique.un mandat clair
Mon pays, le 25 janvier, a courageusement pris la décision de tourner la page. Le nouveau gouvernement a reçu un mandat clair pour que le pays puisse retourner vers la cohésion sociale et la croissance. Le nouveau gouvernement de salut national, de salut social, a décidé de trouver les termes d’un nouvel accord. Nous avons un programme qui peut être réaliste, qui peut être appliqué, avec nos partenaires européens. Nous voulons dialoguer. Nous ne sommes pas une menace pour l’Europe. Le changement politique en Grèce peut être une occasion pour l’Europe.
des positions réalistes
L’Europe est notre maison commune et nous devons tous travailler en respectant les règles européennes, la cohabitation européenne, mais en même temps en respectant tous les pays qui doivent travailler sur un pied d’égalité dans l’Union européenne et dans la zone Euro. Il n’y a pas des propriétaires et des locataires, nous sommes tous dans un mode de cohabitation. Nous devons travailler très dur pour notre avenir européen commun. Hier et aujourd’hui lors de mes contacts avec des chefs de pays de l’Union européenne et avec des personnalités des institutions européennes, j’ai présenté nos propositions réalistes, qui peuvent amener à un résultat viable. Cet accord donnerait plus de temps et un peu de souffle à la Grèce et à son nouveau gouvernement, qui doit vraiment procéder à des réformes nécessaires, à des changements et des réformes auxquels nous ne sommes pas tenus et obligés. Nous devons les faire pour que notre pays devienne crédible et pour revenir à la justice sociale.
le peuple grec a beaucoup souffert
Le peuple grec a beaucoup souffert ces dernières années et a fait beaucoup de sacrifices, mais certains n’ont pas contribué à l’addition. Nous devons donc continuer nos efforts pour combattre l’évasion fiscale, la fraude fiscale pour revenir à un Etat qui ne soit plus un Etat clientéliste. Nous devons en même temps surmonter la crise et les grands dégâts que cette crise a créés. Nous voulons donc proposer de façon réaliste des solutions qui pourront être mutuellement acceptables aussi sur le problème crucial de la dette. La dette doit devenir viable. C’est quelque chose dont nous devons discuter, l’avenir européen, notre avenir commun. Nous devons arrêter de nous trouver dans cette crise qui s’autoalimente. Je suis persuadé que nos partenaires veulent nous écouter et je suis persuadé également que nous pouvons tous travailler ensemble pour surmonter la crise en Grèce et en même temps
aider l’Europe également à surmonter la crise. Je vous remercie.