Pour la cinquième année consécutive, la barre des 100.000 arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée a été franchie le 4 novembre dernier, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Au total, 100.630 personnes étaient arrivées de début janvier à dimanche dernier par la Méditerranée », a déclaré lors d’un point de presse ce mardi à Genève, le porte-parole de l’OIM. Selon Joel Millman, la moitié d’entre elles ont eu lieu en Espagne, avec exactement 49.013 arrivées de migrants et réfugiés sur les côtes ibériques.
Les années précédentes, ce seuil avait été dépassé beaucoup plus tôt. En 2017, il avait été atteint en juillet et le nombre était même de 154.825 à cette période, mais inférieur de plus de la moitié à celui de 2016, soit 337.773 arrivées de migrants et réfugiés. « L’année dernière, le nombre des arrivées a été atteint en juillet, tout comme en 2014. En 2015, les arrivées en Méditerranée ont franchi la barre des 100.000 en juin alors qu’en 2016, le nombre a été atteint dès février », a précisé Joel Millman.
En Espagne, les arrivées ont été multipliées par trois en un an, alors qu’elles se sont un peu étendues en Grèce (27.715) mais ont été divisées par cinq en Italie (22.167).
De nombreux morts
L’Agence de l’ONU pour les migrations souligne que les autorités italiennes ont publié lundi des données sur la nationalité des migrants arrivés par mer depuis l’Afrique du Nord jusqu’à la fin octobre. Le plus grand contingent d’envoi reste la Tunisie, avec près de 5.000 migrants, dont presque tous sont arrivés en Italie directement de leur pays. Les autres migrants et réfugiés en provenance de Libye sont plutôt originaires de la Corne de l’Afrique (Érythréens et Soudanais) et de l’Afrique de l’Ouest, avec notamment des ressortissants de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Nigéria. Le Pakistan, l’Algérie et l’Irak figuraient également parmi les principaux pays expéditeurs.
Par ailleurs, le nombre total de migrants vulnérables sauvés ou interceptés en mer par les garde-côtes libyens à la fin du mois d’octobre s’élevait à 14.377 – soit à peu près le même nombre de migrants (14.349) ayant accepté de rentrer chez eux cette année à bord de vols de retour humanitaire volontaire.
Dans le monde, plus de 3.100 migrants sont décédés depuis début janvier. Mais la Méditerranée reste la voie la plus meurtrière pour les migrants, malgré la baisse du trafic sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale. D’après le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP), le nombre de décès est aussi en recul. Il s’établissait à 2.960 à cette période il y a un an contre 1989 cette année.