Un ministre de la République en charge de la paix publique et de l’unité nationale peut il rester en fonction alors qu’il vient d’être condamné par la justice pour injure à caractère raciale ? La question se posera nécessairement pour Brice Hortefeux, hôte de la place Beauvau, et condamné pour avoir déclaré lors des dernières universités d’été de l’UMP « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».
Une phrase prononcée alors qu’un militant UMP d’origine maghrébine discutait avec lui. La vidéo tournée par une équipe de Public Sénat avait d’abord été mise au placard avant de ressurgir sur le web. Cette phrase du ministre avait provoqué une vive polémique et Brice Hortefeux avait alors présenté ses excuses -voir la vidéo-. Saisi de l’affaire le tribunal correctionnel a décidé que ces propos étaient constitutifs d’une infraction pénale caractérisée. Le tribunal a condamné le ministre à une amende. Appel et éventuellement pourvoi en cassation pourraient prolonger ce feuilleton judiciaire.
Au delà cette condamnation soulève une question grave sur ce qu’il faut bien nommer une forme de racisme ordinaire. Une pratique ancienne exigeait la démission de tout membre du gouvernement mis en examen. Condamné, pis encore pour une infraction de nature politique, Brice Hortefeux peut il, moralement, rester ministre de la République ?