La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay a exprimé son inquiétude concernant l’escalade de violence en Thaïlande en proie depuis cinq jours à des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Elle a exhorté les deux parties à éviter les confrontations et à continuer à rechercher une résolution au conflit pacifiquement.
armes létales et armes à feux
« Il y a un risque important que la situation puisse être hors de contrôle », a averti Mme Pillay en appelant tous les manifestants au calme et les forces de l’ordre à « exercer un maximum de retenue en respectant les instructions du gouvernement ».
« Cette situation peut seulement être résolue par les négociations. J’exhorte les dirigeants à mettre de côté leur fierté pour l’amour du peuple de Thaïlande », a-t-elle ajouté.
Mme Pillay a reconnu les efforts du gouvernement thaïlandais qui depuis deux mois tente de trouver une sortie de crise notamment par l’élaboration d’une ‘Feuille de route’ pour la réconciliation nationale. Elle a également souligné que l’utilisation de la force par les autorités thaïlandaises devait s’effectuer dans le respect des standards des droits humains internationaux.
« L’utilisation d’armes létales et d’armes à feux doit uniquement se faire dans le but de protéger la vie lorsque cela est inévitable», a déclaré Mme Pillay.
Elle a par ailleurs pris note de l’engagement du Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, à mener une enquête indépendante sur les morts survenues lors des récents événements.
Selon la presse, les violences qui ont débuté jeudi dernier ont fait 35 morts et près de 250 blessés. L’état d’urgence a été décrété dans cinq nouvelles provinces. Plus de 5.000 manifestants antigouvernementaux appelés ‘chemises rouges’ se trouveraient encore dans un quartier de Bangkok que le gouvernement menace d’évacuer par la force. Les milliers de ‘chemises rouges’ qui demandent la démission du Premier ministre occupent ce quartier depuis début avril.