En République démocratique du Congo (RDC), l’ONU s’inquiète du sort de milliers de Congolais recevant un traitement contre le VIH alors que plane la menace d’une interruption du financement de l’aide américaine.
« Une rupture de financement aura un impact direct sur la survie des personnes vivant avec le VIH », avertit dans un entretien avec ONU Info Susan Kasedde, la directrice en RDC de l’ONUSIDA, le programme onusien qui coordonne la lutte contre la pandémie de VIH/sida.
La RDC compte aujourd’hui environ 520.000 personnes vivant avec le VIH, dont 300.000 femmes et 50.000 enfants. L’épidémie continue de croître, comme l’indique le nombre de nouvelles infections presque deux fois plus élevé que celui des décès liés à la maladie.
Environ 21.000 nouvelles infections de VIH ont été recensées en 2023, dont 7.000 parmi les enfants, pour 11.000 décès dus au sida en RDC.
Le pays figure parmi ceux dont les mesures de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant sont les plus faibles, comme le reflète le nombre important d’enfants congolais infectés.
La réponse au VIH en République démocratique du Congo est financée à 80% par deux grands bailleurs de fonds, le programme de la présidence des Etats-Unis PEPFAR [President’s Emergency Program for AIDS Remedy] et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
La contribution attendue du PEPFAR pour l’année fiscale 2025 s’élève à 105 millions de dollars et vise à traiter la moitié des personnes vivant avec le VIH en RDC, soient 209.000 personnes.
« Cela veut dire que nous avons actuellement 440.000 personnes vivant avec le VIH qui sont sous traitement. Grâce à ce traitement, elles sont en vie ».
Comme beaucoup d’agences d’aide et de développement à travers le globe, l’ONUSIDA a reçu l’annonce du gel des financements américains au mois de janvier.