Alors que de nouveaux ordres d’évacuation donnés vendredi par l’armée israélienne menacent de déraciner à nouveau des communautés de plusieurs zones de Khan Younis et Deir el-Balah, à Gaza, le Secrétaire général de l’ONU et des agences humanitaires ont demandé, vendredi, « des pauses humanitaires » dans les combats afin que plus de 640.000 enfants de moins de 10 ans soient vaccinés ces prochaines semaines contre la polio dans l’enclave palestinienne.
« J’appelle toutes les parties à fournir immédiatement des garanties concrètes garantissant des pauses humanitaires pour la campagne » contre la polio, a déclaré le chef de l’ONU, António Guterres, lors d’un point de presse, notant qu’il « est impossible de mener une campagne de vaccination contre la polio alors que la guerre fait rage partout ».
« Une campagne de vaccination réussie contre la polio nécessite avant tout la sécurité. La sécurité des personnels de santé pour faire leur travail. La sécurité des enfants et des familles pour se rendre aux établissements de santé. Et la sécurité de ces établissements de santé pour être protégés des bombardements », a-t-il insisté.
« Il est de notre devoir commun de nous unir. De nous mobiliser, non pas pour combattre les gens, mais pour combattre la polio. Et pour vaincre un virus vicieux qui, s’il n’est pas maîtrisé, aurait des conséquences désastreuses non seulement pour les enfants palestiniens de Gaza, mais aussi pour les pays voisins et la région », a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, dans un communiqué, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont aussi demandé « à toutes les parties au conflit de mettre en œuvre ces pauses humanitaires afin de permettre la réalisation des deux séries de campagnes de vaccination » contre la poliomyélite.
Les deux agences onusiennes ont précisé que ces campagnes devraient être lancées à la fin du mois d’août et en septembre afin d’empêcher la propagation du variant circulant du poliovirus de type 2 (cVDPV2).
Selon les agences humanitaires onusiennes, ces pauses dans les combats permettraient aux enfants et aux familles de se rendre en toute sécurité dans les établissements de santé et aux agents de proximité d’atteindre les enfants qui ne peuvent pas accéder aux établissements de santé pour les vacciner contre la polio. « Sans ces pauses humanitaires, la campagne ne pourra pas être menée à bien », ont averti les deux agences de l’ONU.