Deux hauts responsables des Nations Unies ont appelé, mardi, le Royaume-Uni à reconsidérer son projet de transfert de demandeurs d’asile vers le Rwanda, avertissant que cette mesure « crée un dangereux précédent dans le monde », tout en en ayant un impact négatif sur les droits de l’homme et la protection des réfugiés.
Dans une déclaration commune, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, et son homologue en charge des réfugiés, Filippo Grandi, appellent le gouvernement britannique « à prendre plutôt des mesures pratiques pour lutter contre les flux irréguliers de réfugiés et de migrants, sur la base de la coopération internationale et du respect du droit international des droits de l’homme ».
Suite à l’adoption du projet de loi par le Parlement britannique, ils ont une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes qu’il aura sur le partage des responsabilités, les droits de l’homme et la protection des réfugiés à l’échelle mondiale.
Dans la nuit de lundi à mardi, le Parlement britannique a approuvé le projet de loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni. Après son adoption, ce texte empêchera les tribunaux britanniques d’examiner correctement les décisions d’expulsion. « Ce qui laissera aux demandeurs d’asile une marge de manœuvre limitée pour faire appel, même s’ils sont exposés à des risques importants ».
« Cette nouvelle législation entrave sérieusement l’Etat de droit au Royaume-Uni et crée un précédent dangereux dans le monde », a insisté Volker Türk, soulignant qu’elle transfère la responsabilité des réfugiés, réduit la capacité des tribunaux britanniques, restreint l’accès aux recours juridiques au Royaume-Uni et limite la portée des protections nationales et internationales des droits de l’homme.