Opinion du Parti Occitan – Le vote du « pacte sur la migration et sur l’asile », une honte pour l’Europe qui renforce ses frontières et méprise les droits humains.
Le Parlement européen vient de voter un « pacte asile-migration ». C’est un ensemble de 10 textes adopté par plus de 300 député.e.s des socialistes, libéraux et de droite.
Il est présenté par ses partisans comme un progrès mais c’est une régression par rapport au (déjà très mauvais) accord précédent.
Il n’apporte rien. Il ne réduira ni le nombre des morts à nos portes, dans nos montagnes et en Méditerranée. Il ne résoudra pas la question des camps et et des violences aux frontières ni celle du millefeuille administratif ni les problématiques sans fin des pays primo accueillants. Il sonne pour nous le glas de la solidarité.
On facilitera les expulsions simplifiées, les enfermements. On fichera les enfants dès 6 ans, on financera des murs et de nouveaux moyens de surveillance. Voici quelques exemples de mesures que ces textes permettront demain.
Le système dit « de Dublin », qui désigne comme responsable le premier État d’entrée des personnes migrantes est renforcé avec une durée de responsabilité élargie à 20 mois. La surveillance des frontières et les liens avec les régimes autoritaires frontaliers pour « limiter les arrivées » sont devenus les nouveaux outils d’une prétendue « solidarité ».
Un autre pacte et une autre Europe seraient pourtant possibles, en agissant sur les raisons profondes de ces migrations en même temps que sur le désarroi et les craintes des populations européennes, en travaillant à la simplification des procédures, aux mécanismes de solidarité obligatoires entre les États, aux conditions d’accueil dignes pour les personnes. La politique migratoire de l’Europe ne peut pas se faire sans que le respect des droits humains fondamentaux ne soit sa première préoccupation.
L’idée d’une Europe forteresse est le fruit de la pression de l’extrême droite. Plus de murs, plus de barbelés, plus de gardes armés, plus de fichage c’est toujours plus de xénophobie et d’extrême droite à la porte du pouvoir dans de nombreux pays européens. Ce n’est donc pas la solution.
Chaque jour de nouveaux murs s’élèvent dans le monde, de nouvelles technologies sont mises au service de la surveillance des migrants et pourtant rien n’est réglé. Ça ne marche pas et cela crée toujours plus de violence.
C’est une fin de mandat amère pour le Parlement européen.