Un expert indépendant des droits de l’homme nommé par l’ONU a appelé mercredi l’Azerbaïdjan à « garantir les droits des Arméniens » dans la région du Karabakh et à veiller à ce que les civils qui restent « soient respectés et protégés conformément à ses obligations internationales ».
« L’Azerbaïdjan doit également enquêter rapidement et de manière indépendante sur les violations présumées du droit à la vie signalées dans le cadre de sa dernière offensive militaire, au cours de laquelle des dizaines de personnes, y compris des soldats de la paix, ont été tuées », a déclaré le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Morris Tidball-Binz.
En l’espace de quelques jours, des milliers de personnes, dont beaucoup de personnes âgées, de femmes et d’enfants, sont entrées en Arménie depuis la région économique du Karabakh, en Azerbaïdjan.
Le chef de l’ONU, António Guterres, s’est déclaré mardi « très préoccupé » par ces déplacements. « Il est essentiel que les droits des populations déplacées soient protégés et qu’elles reçoivent l’aide humanitaire qui leur est due », a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric aux journalistes au Siège de l’ONU.
« Je réaffirme que je suis prêt à fournir une assistance technique aux autorités afin qu’elles respectent leurs obligations en matière de droit international humanitaire et de droits de l’homme, et qu’elles enquêtent correctement sur tout décès potentiellement illégal, conformément aux normes applicables en matière de meilleures pratiques médico-légales » Rapporteur spécial
Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans la région dure depuis plus de trente ans. Il y a près de trois ans, un cessez-le-feu et une déclaration trilatérale subséquente avaient été convenus, après six semaines de combats, par les dirigeants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Russie, ce qui a conduit au déploiement de plusieurs milliers de soldats de la paix russes.
Face à la reprise des combats la semaine dernière et à l’arrivée des premiers réfugiés en Arménie, le chef de l’ONU a demandé que les travailleurs humanitaires aient pleinement accès aux personnes dans le besoin.