Comment vivaient les femmes de la préhistoire ? Andaine Seguin-Orlando est lauréate d’un financement européen pour éclaircir les inégalités de genre au Néolitihique et à l’Âge du bronze.
Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient de décerner une bourse Starting grant à Andaine Seguin-Orlando, maîtresse de conférences à l’université Toulouse III – Paul Sabatier et au Centre d’anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT, CNRS/UT3), pour son projet anthropYXX. Ce prestigieux financement de près de 1,5 millions d’euros sur 5 ans lui permettra d’appliquer les techniques de paléogénomique aux problématiques d’archéologie du genre, afin de mieux comprendre l’émergence des inégalités entre femmes et hommes durant la préhistoire.
Des analyses ADN
Quel était le quotidien des femmes de la préhistoire, comment vivaient-elles ? Étaient-elles en moins bonne santé que les hommes ? Étaient-elles soumises à des niveaux de stress ou des carences particulières ? Se déplaçaient-elles davantage que les hommes ? Combien avaient-elles d’enfants et avec qui ? A partir de quel âge les enfants étaient-ils considérés différemment selon qu’ils soient de sexe masculin ou féminin ? Les transitions culturelles au cours de la préhistoire ont-elles exacerbé ou au contraire atténué les inégalités de genre ? Autant de questions, et bien davantage encore, que ce projet explorera.
En s’appuyant sur des analyses d’ADN ancien, combinées aux données archéologiques, anthropologiques et isotopiques, ce projet ambitionne de reconstruire la vie des femmes et des hommes du passé. L’objectif est d’appréhender dans quelle mesure les inégalités de genre ont pu façonner les sociétés pré et protohistoriques. Dans les sociétés contemporaines, les inégalités entre individus peuvent être mesurées par de nombreux indicateurs économiques, par les niveaux d’éducation ou encore par l’état de santé.