« Après la hausse observée au cours de la première moitié du mois de mars 2022, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a diminué pour une deuxième semaine consécutive, avec une baisse de 16% au cours de la semaine du 28 mars au 3 avril 2022 par rapport à la semaine précédente. Le nombre de nouveaux décès hebdomadaires a également fortement diminué (-43%) par rapport à la semaine précédente, où un pic artificiel de décès avait été observé », a précisé l’OMS dans un communiqué.
Selon la mise à jour épidémiologique hebdomadaire de l’OMS, basée sur les données jusqu’à dimanche, plus de neuf millions de nouveaux cas et plus de 26.000 nouveaux décès ont été recensés dans les six régions de l’OMS.
Toutes les régions ont signalé des tendances à la baisse tant pour le nombre de nouveaux cas hebdomadaires que pour celui des nouveaux décès hebdomadaires.
Plus de 490 millions de cas dont plus de 6 millions de morts
Toutefois, ces tendances doivent être « interprétées avec prudence » car plusieurs pays modifient progressivement leurs stratégies de dépistage. « Ce qui se traduit par une baisse du nombre global de tests effectués et, par conséquent, du nombre de cas détectés », a précisé l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.
Avec plus de deux millions de nouveaux cas, la République de Corée a répertorié le plus grand nombre de nouveaux cas hebdomadaires (-16%). Suivent l’Allemagne (1.371.270 nouveaux cas ; -13%), la France (959.084 nouveaux cas ; +13%), le Viet Nam (796.725 nouveaux cas ; -29%) et l’Italie (486.695 nouveaux cas ; -3%).
Le plus grand nombre de nouveaux décès hebdomadaires a été signalé par les États-Unis d’Amérique (4.435 nouveaux décès ; -10%). Suivent la Fédération de Russie (2.357 nouveaux décès ; -18%), la République de Corée (2.336 nouveaux décès ; -5%), l’Allemagne (1.592 nouveaux décès ; +5%) et le Brésil (1.436 nouveaux décès ; -19%).
Depuis décembre 2019, la pandémie a fait plus de 6,15 millions de morts dans au moins 192 pays et régions du globe, avec plus de 490,8 millions de cas signalés dans le monde, selon le dernier décompte de l’OMS. Au 4 avril 2022, un total de 11,1 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde.
Baisse des tests de dépistage et de séquençage
Le variant Omicron est le variant dominant à l’échelle mondiale, représentant 99,8 % des échantillons collectés entre le 2 et le 31 mars 2022 (GISAID), tandis que le variant Delta représente <0,1 %. Parmi les lignées Omicron Pango, BA.2 est la plus prévalente (93,6 %), suivie de BA.1.1 (4,8 %), BA.1 et BA.3 représentant <0,1 %.
Par ailleurs, le nombre de séquences hebdomadaires a progressivement diminué. Au cours de la semaine 12 (du 21 au 27 mars 2022), seules 65 381 séquences ont été collectées alors qu’il y en a eu 284 061 séquences au début de l’année.
L’OMS constate « une réduction moyenne de 12 % » de la collecte et de la soumission hebdomadaires de séquences.
Si la diminution du nombre de séquences est cohérente avec la tendance générale des nouveaux cas observés à l’échelle mondiale, elle peut également refléter des changements dans les politiques de surveillance épidémiologique de certains pays.
L’agence sanitaire onusienne fait notamment état des « changements dans les stratégies d’échantillonnage et de séquençage, entraînant une diminution du nombre global de tests effectués et, par conséquent, du nombre de cas détectés ». Cette baisse des tests de dépistage et de séquençage intervient alors que le nouveau coronavirus continue d’évoluer.
« Compte tenu du niveau élevé de transmission actuel dans le monde, il est probable que d’autres variantes, y compris des recombinants, continueront d’apparaître », a alerté l’OMS, relevant que « la recombinaison est courante chez les coronavirus et est considérée comme un événement mutationnel attendu ».
Le risque d’émergence de nouveaux variants reste encore « très élevé »
Dans ces conditions, l’OMS suit de près les variants recombinants, à la fois les recombinants de Delta (AY.4) et d’Omicron (BA.1) (par exemple, la lignée XD Pango), ainsi que les recombinants de BA.1 et BA.2 (par exemple, la lignée XE Pango).
Le recombinant XD est suivi en tant que variants sous surveillance (VUM) par l’OMS, bien que sa diffusion semble être restée limitée à l’heure actuelle (26 séquences). Selon l’OMS, les données actuellement disponibles ne suggèrent pas qu’il soit plus transmissible que les autres variants en circulation.
De son côté, le recombinant XE est suivi dans le cadre du variant Omicron. Ce recombinant a été détecté pour la première fois au Royaume-Uni le 19 janvier dernier. Environ 600 séquences ont été signalées et confirmées au 29 mars 2022.
Les premières estimations suggèrent que le XE présente « un avantage en termes de taux d’évolution de la communauté de 1,1 (ce qui représente un avantage de transmission de 10 %) par rapport au BA.2 ». Toutefois, l’OMS estime que ce résultat nécessite une confirmation supplémentaire.
Plus largement, l’Agence rappelle que le taux d’évolution et le risque d’émergence de nouveaux variants, y compris les recombinants, sont encore très élevés.