L’événementiel est un secteur en tension. Depuis le début de la crise sanitaire, ce secteur ne cesse de voir son activité mouvementée. Alors que l’activité commençait à reprendre des couleurs, une nouvelle vague de contaminations arrive en France. Les entreprises du secteur sont contraintes de suivre l’évolution de la pandémie sur le territoire mais s’ouvrent également à d’autres opportunités à l’international.
La crise sanitaire ne cesse de freiner l’activité de l’événementiel
Depuis le début de la 5ème vague de contaminations Covid-19, le secteur événementiel essuie de nombreuses annulations d’événements d’entreprise prévus en fin d’année (arbres de Noël, séminaires, dîners, etc.), un goût amer qui rappelle le mois de mars 2020.
Traiteurs, prestataires son et lumière, organisateurs d’événements… Tous sont en première ligne de ce nouveau déclin pour le secteur. D’autant plus que les mois de décembre et janvier sont des mois charnière pour l’équilibre économique du secteur qui rencontre déjà des difficultés pour reformer des réserves suffisantes.
SnapEvent, entreprise spécialisée dans l’événementiel située à Paris, a, par exemple, vu 160 des 300 événements prévus pour la fin d’année annulés, soit 60% au total.
Selon un sondage mené par l’UPSE (Union des Professionnels Solidaires de l’Évènementiel) auprès de ses adhérents, les pertes financières risquent d’être importantes. D’ailleurs, 86% des entreprises interrogées enregistrent des pertes sèches sans possibilité de remboursement.
Le SAE (Syndicat des Activités Évènementielles) indique que de grands sièges d’entreprises donnent pour consignes d’annuler les événements institutionnels. Des annulations qui découlent de mesures de précaution puisqu’à l’heure actuelle rien n’est interdit. Des précautions jugées toutefois surinterprétées par les professionnels du secteur.
Début décembre, le SAE avait déjà enregistré 460 000 annulations soit une perte de 23 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le secteur. De son côté, Traiteur de France estime une perte de chiffre d’affaires pour ses adhérents de 10 millions d’euros.
Pour pallier cela, les entreprises du secteur demandent des aides financières de l’État comme notamment la prise en charge de l’activité partielle, le retour du fond de solidarité, une exonération de charges, le report du remboursement des prêts garantis par l’État et le retour du dispositif « coûts fixes rebond ».
Le président de la République, Emmanuel Macron, avait alors promis une réponse rapide et spécifique pour soutenir le secteur de l’évènementiel. Élisabeth Borne, ministre du Travail, a d’ailleurs assuré une prise en charge à 100% de l’activité partielle sans reste à charge pour l’employeur.
Les événements prévus au premier semestre 2022 sont, pour le moment, figés et dépendent dorénavant de l’évolution de la situation sanitaire sur les prochaines semaines.
Pourtant l’événementiel commençait à reprendre des couleurs
Après 18 mois d’inactivité, le secteur commençait pourtant à entrevoir de meilleurs jours.
La reprise des salons professionnels, des événements sportifs et culturels avaient d’ailleurs engendré une activité soutenue pour les entreprises du secteur.
Toutefois, même durant cette courte période, les clients avaient tendance à s’engager à la dernière minute de peur d’une annulation ce qui a demandé aux agences événementielles et autres professionnels du secteur de travailler dans l’urgence.
Une situation quelque peu inédite qui a conduit bon nombre d’entre eux à rencontrer une pénurie de main-d’œuvre. Cette pénurie s’expliquant notamment par un changement d’activité par de nombreux professionnels du secteur pour une activité moins contraignante au niveau des horaires de travai.
L’export offre un second souffle à certaines entreprises du secteur
D’un point de vue général, l’internationalisation des entreprises, et particulièrement des PME, est un domaine où la France doit s’améliorer.
Les PME représentent à peine 16% des entreprises exportatrices. Pourtant, l’export représente un réel levier de croissance pour les entreprises du secteur en peine sur le territoire national actuellement. Eric Leport, directeur général de l’entreprise Alcor Équipements, fabricant de gradin et tribune de stade modulaire et mobile, se confie « En France, les mesures de restriction liées à la crise sanitaire suivent les évolutions des cas. Notre équipe reste optimiste et continue de développer des projets. Nous sommes, comme la majorité des PME-ETI exportatrices, prêts à relancer nos démarches à l’exportation. Pour le moment, force est de reconnaître que nous naviguons à courte vue sur les évènements en France ».
Le marché international est une opportunité à saisir, les entreprises qui exportent double en moyenne leur croissance et affichent une meilleure rentabilité que celles qui ne s’ouvrent pas à l’export.
Pour favoriser l’export pour les PME, l’État français met d’ores et déjà des mesures en place comme un parcours à l’export simplifié par exemple. Au niveau européen, un nouveau code douanier simplifie et dématérialise de nombreuses procédures. Pour se lancer dans l’aventure, les PME du secteur événementiel peuvent aborder une approche collective qui se veut plus rassurante.