A l’approche de Noël, la situation se détériore en France sur le front de la Covid19. Cette cinquième vague frappe partout. Le variant Omicron très présent désormais au Royaume Uni, laisse craindre une sixième vague dans les prochains mois en France. Dans ce contexte, le conseil scientifique a publié lundi un nouvel avis dans lequel il détaille sa position sur le variant Omicron, la 3e dose Moderna ou la vaccination des Enfants.
Le variant Omicron se répand extrêmement rapidement
ce qu’il faut retenir de l’avis des scientifiques sur ce variant très présent désormais au Royaume Uni :
- « un nouveau variant appelé Omicron, dont le profil mutationnel apparait préoccupant »
- ‘ »il possède une capacité d’échappement immunitaire très conséquente »
- « Si on peut s’attendre à ce que la vaccination protège contre les formes graves, la très grande circulation du virus, y compris en population immunisée finira par toucher les personnes à risque de formes graves : les sujets non vaccinés, les sujets à risque n’ayant pas réalisé leur dose de rappel, et les sujets présentant des déficits immunitaires chez qui la vaccination n’est pas efficace. Il en résultera un surcroit d’hospitalisations qui se rajoutera à celles liées à la vague Delta »
Freiner la circulation du virus
Le conseil scientifique souligne que la première responsabilité du gouvernement est de freiner la diffusion du virus dans l’espace public et les espace fermés.
- « Freiner la circulation du virus avec des mesures de contrôle dans l’espace public qui relèvent de décisions gouvernementales (ex : passe sanitaire, jauges pour les rassemblements, télétravail, écoles, …), et de limitations des comportements individuels à risque »
- « la prévention de clusters de grande taille qui peuvent jouer un rôle d’accélérateur de la progression épidémique. »
- Utiliser très largement les tests diagnostiques
- Renforcer la surveillance épidémiologique par criblage et séquençage, et le « TesterAlerter-Protéger », notamment pour les personnes diagnostiquées avec le variant Omicron.
- Les grands évènements pouvant conduire à des clusters géants doivent être évités
- Prêter une attention particulière aux populations très vulnérables
- le port du masque en milieu clos
- l’aération régulière des locaux
- la diminution du nombre de contacts
- ‘hygiène des mains et la désinfection des surfaces
- de demander aux collaborateurs qui le peuvent de privilégier le télétravail.
Pour les réunions familiales de type repas de Noël, il est recommandé de limiter le nombre de participants, de s’assurer que les personnes fragiles ont bien reçu leur dose de rappel, d’aérer régulièrement les locaux, et de pratiquer un autotest le jour même ou un test antigénique la veille ou le jour-même de l’évènement.
La vaccination, importance majeure de la dose de rappel
Ce qu’il faut retenir de l’avis du Conseil scientifique sur la 3e dose, les vaccins et le variant Omicron ou la vaccination des enfants :
- La vaccination anti-COVID a une efficacité majeure pour diminuer le risque de survenue des formes sévères et graves : une personne non-vaccinée a 7 à 10 fois plus de chance d’évoluer vers une forme grave en soins critiques qu’une personne vaccinée. 75% des personnes actuellement hospitalisées en réanimation sont des non-vaccinées
- Les sujets vaccinés (2 doses) après 5-6 mois peuvent donc être infectés, en faisant toutefois peu de formes graves
- La dose de rappel entraine, quel que soit l’âge, une réponse immunitaire très forte (7 à 10 fois la réponse anticorps initiale)
- Les croisements entre différents types de vaccins sont possibles. Le vaccin Moderna peut être administré chez les personnes de plus de 30 ans avec une efficacité équivalente à celle du vaccin Pfizer et sans risque supplémentaire.
La dose de rappel de Moderna est actuellement de 50 µg. Elle pourrait être augmentée dans les semaines qui viennent à 100 µg pour induire une meilleure réponse immunologique vis-à-vis du variant Omicron.
- La vaccination des enfants de 5 à 11 ans est à ce jour en cours de discussion. En France, la HAS a donné un avis favorable pour la vaccination des enfants présentant des facteurs de risque médicaux. Le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale vient de recommander la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, sans en faire une obligation, dès lors que les données de toxicité à court terme seront connues aux Etats-Unis. La Société Française de Pédiatrie a actuellement une position réservée sur cette indication,
mais cette position peut être évolutive.
La HAS et le Comité Consultatif National d’Ethique devraient donner leur avis avant la midécembre sur ce sujet complexe. A ce stade, le Conseil scientifique souhaite indiquer que si
une recommandation de vaccination était retenue par ces instances, il ne préconise pas que
cette vaccination soit obligatoire ni incluse dans un éventuel « passe sanitaire enfant ».