Effet du réchauffement climatique ? Un oiseau habituellement présent sur le pourtour méditerranéen vient d’être découvert en montagne dans le périmètre du Parc national des Pyrénées.
Avril 2021 en Val d’Azun, un jour d’affût, un garde-moniteur du Parc national des Pyrénées perçoit sur
une falaise, au loin, un passereau à la morphologie semblable au Merle noir. Intrigué par ce
milieu naturel et ce comportement peu familiers pour un Merle noir, il identifie un Merle bleu (Monticola solitarius), une espèce typiquement méditerranéenne qui niche désormais à une altitude de 1 500 mètres
exposé au Sud.
Petit passereau (20 centimètres), le Merle bleu présente un dimorphisme sexuel : le mâle a un plumage
bleu-gris avec des ailes et la queue plus foncées, la femelle et l’oisillon sont bruns, rayés plus clair sous le ventre. De son bec long et fin, il visite fébrilement les roches en quête d’insectes, son alimentation principale. Il se nourrit également d’arthropodes (araignées), d’invertébrés, de petits lézards. Il est aussi frugivore et consomme également des baies (sorbier, merisier, aubépine…).
En mai 2021, le merle bleu est observé transportant des lézards gris mesurant entre 10 et 15 cm, un
indice supplémentaire de nidification. En juin, femelle et mâle alimenteront deux jeunes, au sol et vu
aussi en vol ! La femelle peut pondre quatre ou cinq œufs, qu’elle couve environ 2 semaines.
Aujourd’hui, la reproduction est terminée, le suivi du site étant assuré par un bénévole.
Il s’agit là de la première observation avérée de nidification du Merle bleu sur le territoire du Parc national des Pyrénées. Une présence inattendue pour une espèce méditerranéenne qui recherche les versants
chauds. A l’instar d’autres espèces désormais fréquemment observées en dehors de leur aire de
répartition de prédilection. Un effet du changement climatique ?