C’est un effet visible du recul de l’épidémie. « L’unité Covid qui, depuis six mois était totalement occupée avec un turn over très important, est à moitié vide depuis le week-end dernier », indique Dr Catherine Le Gall, cheffe du service des urgences à l’hôpital d’Argenteuil.
Sur 28 lits, douze sont désormais fermés. Aux urgences de cet hôpital du Val-d’Oise, les équipes soignantes sont soulagées. « On est vraiment sur une décrue assez brutale maintenant. Ce qui fait que l’hôpital va pouvoir enfin souffler », nous fait-elle savoir. Loin des pics atteints ces derniers mois, ce soir 4 015 patients Covid sont hospitalisés en soins critiques dans l’Hexagone, soit 3% de moins en trois semaines. Et peu à peu, le vert réapparaît sur la carte de France. Six départements sont passés sous la barre symbolique des 50 cas pour 100 000 habitants. Mais pour un spécialiste en modélisation des épidémies, il ne faut pas crier victoire trop vite. »On est en train de mesurer les effets qui ont eu lieu au moment du confinement, avant la fermeture des écoles. Ce qu’on peut remarquer, c’est qu’on est à un niveau relativement élevé par rapport au niveau qu’avaient les Britanniques au moment où ils ont rouvert. Ils étaient à un taux d’incidence cinq fois moindre (…) On n’est pas à l’abri de voir un nouveau mutant qui, lui, serait encore plus indifférent à l’immunité acquise par la population », explique Jean Stéphane Dhersin.