Dans tous les lycées de France ce vendredi, c’était le sujet de conversation. Les épreuves de spécialité au bac censées se dérouler du 15 au 17 mars sont annulées et remplacées par du contrôle continu. Soit les notes obtenues toute l’année dans ces matières. Une mauvaise nouvelle pour ceux qui comptaient sur le bachotage. Certes, c’est une épreuve à passer en moins, mais immédiatement de nouvelles questions se posent.Les lycées réputés exigeants, les professeurs jugées sévères, sont-ils un handicap pour leurs élèves ? Cette enseignante s’inquiète d’un examen inégalitaire. Le Bac de l’an dernier, sans épreuve écrite, ne l’a pas rassurée. « On avait vu des établissements où les élèves, quand on faisait la moyenne des trois trimestres, avaient une moyenne de 10 ou 11. Et leurs notes de baccalauréat étaient bien supérieures parce qu’elles avaient été modifiées par l’établissement », rappelle Sophie Vénétitay, professeure en lycée, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU. Le ministère promet une harmonisation des notes à l’échelle nationale. Mais s’oriente-t-on vers un Bac à 100% en contrôle continu ? Pour l’instant, les épreuves de philosophie et le Grand oral sont maintenues tout comme le Français à l’écrit et à l’oral pour les élèves de première. « Au regard des incertitudes qui pèsent sur la situation sanitaire, on peut tout à fait imaginer se retrouver à la mi-juin avec les nécessités de basculer complètement en contrôle continu pour le Bac. L’essentiel aujourd’hui pour les élèves, c’est qu’ils connaissent la règle du jeu, et qu’ils sachent en gros ce qui les attend », précise Philippe Vincent, proviseur du lycée Vauvenargues à Aix-en-Provence, secrétaire général du Snpden-Unsa. Si le contrôle continu s’impose finalement, comment garantir le principe d’anonymat du bac ? Les professeurs connaissent bien leurs élèves.