La Turquie pourrait être considérée comme responsable des exactions commises en Syrie par les groupes armés qui lui sont affiliés, a déclaré mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), soulignant avoir obtenu des images des meurtres, apparemment perpétrés par des combattants d’Ahrar al-Sharqiya près de Manbij.
« Nous avons reçu des informations et visionné deux séquences vidéo distinctes montrant ce qui semble être des exécutions sommaires perpétrées le 12 octobre par des combattants appartenant au groupe armé Ahrar al-Sharqiya, qui est affilié à la Turquie », a déclaré lors d’un point de presse ce mardi à Genève, Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat.
Selon les services de la Haut-Commissaire Michelle Bachelet, l’une des vidéos semble montrer des combattants se filmant en train de capturer et d’exécuter trois prisonniers kurdes sur l’autoroute al-Hassakeh – Manbij (M4). « Un seul des prisonniers semblait porter un uniforme militaire », a précisé M. Colville.
Le même jour, le HCDH a aussi reçu des informations indiquant qu’une femme politique kurde bien connue, Hevrin Khalaf, a été exécutée sur la même route, apparemment aussi par des combattants d’Ahrar al-Sharqiya. « La Turquie pourrait être considérée comme un État responsable des violations commises par les groupes armés qui lui sont affiliés, tant que la Turquie exerce un contrôle effectif sur ces groupes ou sur des opérations au cours desquelles ces violations ont été commises », ont prévenu les services de Mme Bachelet.