Des centaines d’exécutions extrajudiciaires et de cas de torture et de violences sexuelles contre des civils ont été documentés ces deux dernières années dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), selon un rapport de l’ONU publié mercredi.
D’après ce rapport, la situation sécuritaire et humanitaire continue de se détériorer dans cette province de l’est de la RDC, frontalière de l’Ouganda et du Rwanda. Entre janvier 2017 et octobre 2018, un tiers de toutes les violations des droits de l’homme documentées dans l’ensemble du pays, ont été commises dans le Nord Kivu.
Le nombre croissant et la nature changeante des groupes armés sont un facteur important de cette détérioration, qui se traduit par des affrontements entre groupes armés ou contre les forces de sécurité, afin de contrôler des zones ou des ressources naturelles.
Publié par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC, le rapport porte en particulier sur la situation chronique des territoires de Masisi et de Lubero, où l’ONU a recensé au moins 324 victimes d’exécutions extrajudiciaires ou sommaires, 832 victimes de torture ou autres traitements cruels inhumains ou dégradants, 173 victimes de viol ou d’autres violences sexuelles (114 femmes, 58 enfants et un homme) et 431 victimes de travail forcé. Les populations civiles ont été les principales victimes de la dégradation de la situation sécuritaire dans ces territoires.