Étrange emballement que celui lié à l’affaire Khashoggi du nom de ce journaliste saoudien disparu en Turquie. Et que personne ne connaissait jusqu’à ces derniers jours. L’Arabie Saoudite et ses services secrets sont accusés d’avoir assassiné cet homme, un temps lié à la famille régnante et cousin germain de Dodi Al Fayed, tué à Paris dans un accident de voiture aux côtés de Diana, princesse de Galles. L’affaire a pris une tournure internationale. L’Allemagne et le Canada annoncent suspendre leurs livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite. En France, la presse abonde de détails sur l’affaire. Pourquoi un tel emballement aujourd’hui ?
L’Arabie Saoudite n’est pas connue pour être respectueuse des droits de l’homme. Depuis plusieurs mois, l’Arabie Saoudite mène une guerre indirecte et silencieuse au Yémen qui cause de nombreux morts et place la population dans une situation humanitaire critique sans que cela ne soulève que de rare des commentaires de la diplomatie occidentale.
Et pourtant, la mort d’un homme, peut être dans une opération de barbouze, extrajudiciaire, menée en Turquie soulève l’ire de plusieurs pays occidentaux. Le régime Turc, qui a procédé ces derniers mois à des purges massives, multiplie les déclarations vertueuses. Les assassinats ciblés ne sont pas rares et sont le lot de tous les services de renseignement. Ils ne provoquent pas, habituellement de crise internationale.
Pourquoi certains gouvernements profitent ils de se fait divers international pour faire pression sur l’Arabie Saoudite ? S’agit il d’une manoeuvre destinée à réguler les négociations de l’OPEP ? D’agir sur la recomposition de la péninsule après les défaites de Daech et de favoriser le rayonnement d’une Turquie critiquée mais membre de l’OTAN ? D’intervenir indirectement dans la guerre au Yémen ?