Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a exprimé mardi sa vive préoccupation sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC). Devant le Conseil des droits de l’homme, Bacre Waly Ndiaye, le Président de l’Équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï, a réaffirmé que certaines des exactions commises par les FARDC et ces milices constituent des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ainsi que des graves atteintes aux droits de l’homme.
Intervenant devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, Zeid Ra’ad Al Hussein a rappelé que le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme en RDC (UNJHRO-DRC) a répertorié un nombre croissant de violations : 2.858 entre janvier et mai derniers contre 2.332 pour la même période en 2017.
En RDC, la situation sécuritaire se détériore dans plusieurs régions avec un impact dramatique sur les civils. A cet égard, le Haut-Commissaire s’est dit inquiet face au degré de violence dans les Kivus. Une violence interethnique et intercommunautaire qui s’est également poursuivie dans la province de l’Ituri, avec des morts, des incendies de villages, et des déplacements massifs. Les forces armées, récemment déployées auraient également commis des violations des droits de l’homme, ciblant en particulier la communauté lendu, a-t-il encore indiqué.
La situation dans les régions des Kasaï est tout aussi inquiétante, avec de graves abus à l’encontre des civils perpétrés par des groupes armés, et de multiples violations commises par les forces de sécurité et de défense congolaises dans leur réponse aux activités des milices.
Les enquêteurs internationaux du HCDH se sont dit choqués par l’ampleur et la brutalité des crimes commis par tous les acteurs de la crise au Kasaï.