Plus de 68 millions de personnes étaient déplacées en 2017, un record pour la cinquième année consécutive, selon un rapport du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) publié mardi à Genève.
La crise en République démocratique du Congo (RDC), la guerre au Soudan du Sud et la fuite de centaines de milliers de réfugiés rohingyas du Myanmar vers le Bangladesh ont alimenté ce record. Les pays en développement sont les plus massivement touchés. Au total, 85% des réfugiés se trouvent dans des pays en développement. Et 80% dans des Etats voisins du leur.
Les déplacements massifs de populations au-delà des frontières sont également moins fréquents que les 68 millions de déracinés à travers le monde ne le laissent supposer. Près des deux tiers des personnes contraintes de fuir sont des déplacés internes qui n’ont pas quitté leur propre pays. Sur les 25,4 millions de réfugiés, un peu plus d’un cinquième sont des Palestiniens relevant de la compétence de l’UNRWA. Les autres, qui relèvent de la compétence du HCR, proviennent, pour les deux tiers d’entre eux, de cinq pays seulement : la Syrie, l’Afghanistan, le Soudan du Sud, le Myanmar et la Somalie. L’arrêt des conflits dans l’un ou l’autre de ces pays pourrait largement transformer la situation mondiale des déplacements.
« En 2017 et pour la cinquième année consécutive, les guerres, les violences et la persécution ont propulsé les déplacements forcés dans le monde vers un nouveau record et les pays en développement sont les plus massivement touchés », souligne le HCR dans son rapport statistique annuel Global Tends (Tendances mondiales). « Des zones brûlantes sont devenues encore plus brûlantes, plus graves et certaines qui existaient ne semblent pas se diriger vers une diminution des violences », a déclaré le Haut-Commissaire Filippo Grandi lors d’un point de presse mercredi 13 juin dernier à Genève.