
L’ONU a fait part de sa préoccupation concernant la baisse conséquente du financement américain de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA).
Mercredi, les Etats-Unis ont annoncé que leur contribution financière au budget de l’UNRWA pour 2018 sera de 60 millions de dollars.
« Bien qu’important, ce financement est considérablement inférieur aux niveaux antérieurs », a déclaré Commissaire général de l’UNRWA, Pierre Krahenbühl, dans un communiqué publié après l’annonce de la nouvelle contribution américaine. En 2017, la contribution totale des États-Unis au budget de l’agence onusienne était supérieure à 350 millions de dollars.
Les États-Unis ont toujours été le plus grand bailleur de fonds de l’UNRWA depuis le début de ses opérations en mai 1950. « Toutes les administrations américaines depuis le Président Truman ont soutenu et apporté un soutien fort, généreux et engagé à notre Agence », a rappelé M. Krahenbühl.
Le Commissaire-général reconnait que le financement de l’UNRWA ou de toute agence humanitaire est à la discrétion de « tout État membre souverain » des Nations Unies. « Dans le même temps, étant donné la longue relation de confiance et historique entre les États-Unis et l’UNRWA, cette contribution réduite menace l’une des initiatives de développement humain les plus réussies et les plus novatrices du Moyen-Orient », a alerté M. Krahenbühl, rappelant que le mandat de l’agence est « l’expression de la volonté de la communauté internationale ».
L’UNRWA a pour mission de maintenir des services essentiels aux réfugiés de Palestine notamment en matière d’éducation et de santé. « L’accès de 525.000 garçons et filles à 700 écoles de l’UNRWA et leur avenir sont en jeu. L’enjeu est la dignité et la sécurité humaine de millions de réfugiés palestiniens qui ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence et d’autres formes de soutien en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. L’accès des réfugiés aux soins de santé de base, y compris les soins prénataux et d’autres services vitaux, est en jeu. Les droits et la dignité de toute une communauté sont en jeu », a précisé M. Krahenbühl.
La contribution réduite des Etats-Unis a également un impact sur la sécurité régionale à un moment où le Moyen-Orient fait face à de multiples risques et menaces, notamment celui d’une radicalisation accrue, selon le Commissaire-général.