Convention de la France insoumise: Jean-Luc Mélenchon, un patron qui ne dit pas son nom
Label : Ça Zap – Zapping TV Date d’ajout : 26/11/2017 Description : Convention de la France insoumise: Jean-Luc Mélenchon, un patron qui ne dit pas son nom. A peine entré dans la Grande Halle d’Auvergne, les affiches à l’effigie de Jean-Luc Mélenchon attirent l’œil. C’est ici, près de Clermont-Ferrand, que la France insoumise réunit 1.600 personnes pour sa convention. Mais très vite, on nous briefe : attention, LFI n’est pas un parti politique, et -au diable les posters!- Jean-Luc Mélenchon en est encore moins le patron. « Il ne s’agit pas pour nous, contrairement à ce qu’on a vu [au Congrès de la République en Marche], de désigner un chef, mais de mettre en place un mouvement de type nouveau, qui a une forme de coordination et d’animation polycentrique et collective », nous avait prévenus Manuel Bompard dans la semaine. Le chef d’orchestre de LFI ne change pas de tonalité ce samedi. « Jean-Luc Mélenchon est le président du groupe parlementaire à l’Assemblée, il est identifié comme le premier opposant à Emmanuel Macron. Est-ce qu’il est indispensable ? Oui, comme tous les autres. Mais le mouvement ne se réduit pas à Jean-Luc Mélenchon ». Dans la foulée, Charlotte Girard en remet une couche : « Jean-Luc Mélenchon est le président du groupe des députés. C’est-à-dire le chef d’un des espaces, mais il y en d’autres ». On relance, interloqué. « Le fait d’avoir un émetteur aussi fort est un atout, reconnaît la co-responsable du programme. Sans Jean-Luc Mélenchon, on n’aurait pas autant d’audience. Mais il n’est pas le seul. Il n’y a pas de leader maximo ». « Je ne suis pas le chef, ces gens n’en ont pas besoin » C’est pourtant bien le tribun qui s’élance, seul sur scène, pour lancer la convention. « Cette fois-ci, j’ouvre les travaux, c’est dire si quelque chose change dans notre rituel politique, et cela a valeur d’un signal […] C’est une manière de marquer, pour nous, le passage officiel, cette fois-ci incontestable, au collectif ! » La main dans la poche à plusieurs reprises, il évoque les défis à venir, harangue la foule, avant de conclure, la voix basse : « J’ai fait cette introduction avec le goût au cœur d’être le passeur. On me dit, « qu’est-ce que vous êtes ? » Moi, ça me suffit. Je ne suis pas le chef, ces gens n’en ont pas besoin. Je suis le président du groupe parlementaire et je ne suis candidat à rien d’autres ». Le tribun ne dit pas un mot des travaux de restructuration. « Je n’en ferai rien, car c’est vous qui les menez, pas moi », confie-t-il, préférant terminer par des vers de Victor Hugo. « Jean-Luc Mélenchon a un rôle de garde-fous» Comme jadis son hologramme, Jean-Luc Mélenchon s’efface. Cette fois, derrière les différents modes d’action du mouvement, qu’il imagine « gazeux », c’est-à-dire se connectant de manière transversale. « Il ne veut pas être le chef mais mettre en place une direction polycentrique, sans structure centralisée, autour de plusieurs pôles, l’espace des luttes, le groupe d’action, les députés, les groupes d’appui locaux… », énumère Leïla Chaibi, co-responsable de l’auto-organisation. Un parti tenant sur plusieurs jambes. Mais tout en haut, à sa tête ? « Jean-Luc Mélenchon a un rôle de garde-fous. Il a la bouteille pour nous dire « attention à ne pas dilapider le trésor que vous avez entre les mains » ».