Les atrocités commises par l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL/Daech) pendant la bataille de Mossoul, en Irak, sont des « crimes internationaux » que les tribunaux irakiens ne peuvent pas actuellement poursuivre, estime un rapport conjoint publié jeudi à Genève par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI).
Le HCDH et la MANUI demandent à l’Irak d’accepter la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) afin de poursuivre les responsables d’atrocités comme le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, en soulignant que cela est nécessaire pour rétablir la confiance et assurer une réconciliation durable entre toutes les communautés en Irak.
plus de 70 fosses communes identifiées
Le rapport porte sur plus de 600 cas de violences qui auraient fait des victimes civiles. En effet, le Haut-Commissariat dit avoir rassemblé, après la chute de la deuxième ville irakienne, des témoignages directs décrivant « des enlèvements en masse de civils, l’utilisation de milliers d’entre eux comme boucliers humains, des bombardements délibérés d’habitations et des attaques indiscriminées contre ceux qui ont tenté de fuir la ville ». En trois ans, plus de 70 fosses communes ont été même identifiées dans les zones contrôlées par l’EI. Certaines pourraient regrouper jusqu’à des milliers de corps.
Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, au cours de ces opérations à Mossoul, « des milliers de civils ont été victimes de violations odieuses des droits de l’homme au mépris du droit international humanitaire ». Pour M. Zeid, « ces meurtres de civils, les souffrances infligées aux familles et la destruction sans motif de biens ne peuvent être tolérés dans les conflits armés ». « Les auteurs de ces crimes crapuleux doivent répondre de leurs actes ».